Roman sorti en 1948, ce que je précise car l'information n'est apparemment trouvable que sur les sites anglais, ou peut-être sur certaines anthologies de science-fiction, parfois édité sous le titre de La vallée de la création, traduction littérale du titre en V.O. C'est un roman d'Edmond Hamilton, connu pour ses sagas spatiales. Ici cela se passe sur la Terre, et appartient au sous-genre du lost race's tale, où l'on fait revivre des civilisations oubliées. L'exemple français le plus connu en est sans doute La nuit des temps, de Barjavel.
Ici, Hamilton semble s'être inspiré de Abraham Merritt, dans ce récit d'une civilisation tibétaine dont il ne resterait que des échos dans la mythologie chinoise. Le récit est parfaitement rythmé et prenant, ce à quoi Hamilton nous a habitué. Ses baroudeurs et marines de l'espace trouvent leurs pendant dans cette petite équipe de mercenaires expérimentés. Avant tout, La vallée magique reste donc un plaisir, car Hamilton n'écrit pas mal, malgré quelques passages où des détails font un peu tiquer. Ainsi de ces aigles qui seraient forcément sages car aucun obstacle ne vient boucher leur horizon et obstruer leurs pensées élevées! C'est confondre un peu facilement le corps et l'esprit. Mais ce genre de détail ne gêne en rien le plaisir de lecture.
Parlons des aigles donc, et de la thèse du roman, cette société où les félins, les loups, les chevaux et les aigles sont, dans cette vallée, doués d'une intelligence humaine. Cela fonctionne bien et permet une lecture écologique qui passe remarquablement bien à l'époque actuelle.
Le seul problème d'importance de tout ce livre, c'est la conclusion, où l'auteur se trouve obligé d'expliciter ce que le lecteur avait déjà compris, donnant l'impression d'une redondance un peu creuse, obligeant à voir de grossières ficelles là où aucune n'était nécessaire. Malgré tout, La vallée magique reste une bonne surprise pour tout lecteur de S.F.