Une héroïne de pierres et de poutres
Un roman fleuve, mais réussi.
La Cité, comme son nom l'indique, relate l'histoire d'une vaste et vieille ville engagée dans un conflit centenaire avec ses voisins et anciens alliés.
La Cité est en pleine décadence. Ces décennies de conflit ont saigné sa population, ses citoyens manquent de tout, et les défaites succèdent aux défaites. Malgré tout, ses habitants font encore confiance à leur dirigeant, l'Immortel, qui depuis plusieurs générations déjà préside à la destinée de la Cité.
C'est dans ce contexte troublé que se situe le récit de Stella Gemmell mettant en scène plusieurs protagonistes dont les histoires vont finir par se mêler en une seule. Car plus que les personnages, c'est bien Elle, la Cité, qui est au centre du roman. Toutes les actions auxquelles on assiste au fil des pages sont motivées ou par sa destruction, ou au contraire par sa survie.
Stella Gemmell réussit à rendre ses nombreux personnages attachant, à faire vivre cette Cité tentaculaire, gigantesque, aux proportions hors de toutes mesures. Et au fil de pages, on peine à décider qui de ses détracteurs ou de ses défenseurs méritent le plus notre sympathie.
Cette incertitude permanente alimente la soif de lecture, et l'envie d'arriver au dénouement. D'autant que les informations nous sont délivrées au compte-goutte, ne nous laissant distinguer que petit à petit les tenants et aboutissants de cette fresque.
Un très bon roman, dont l'ampleur (c'est un énorme pavé) ne doit pas décourager la lecture.