La cité par Samskeyti

En gros des gens habitant dans une cité (principalement des soldats puisque toute personne valide est réquisitionnée) qui vont être amenés à remettre en cause la bienveillance de l’empereur et l’utilité des guerres qu’il leur fait mener. (y a des spoils)

Parties 1&2
La confusion que susciteront ces deux premières parties en décourageront certains, ou rendront la lecture moins soutenue chez d’autres (mon cas). Quand la première partie s’attarde sur deux orphelins dans les égouts qui se retrouvent séparer, la deuxième – après un bond de 8 années – se focalise sur un(e) soldat qu’on avait pu entrapercevoir dans la première partie et qu’on va suivre sur les champs de bataille.
Le truc c’est qu’en peu de temps on s’emmêle, on comprend aussi peu la topographie des lieux de l’histoire (une carte pour moi c’est vraiment un indispensable dans la fantasy) que l’utilité de chacun, leurs aventures, les différentes sections de l’armée, les ennemis et SURTOUT le pouvoir, la nature et l’intérêt de l’empereur dans la cité qu’on va approcher sans être + éclairé.
M’en reste donc une première partie dans le noir où ça tâtonne et un « banal » paysage désolé dans la deuxième où les gens s’embrochent et où la rencontre de l’empereur semble incongrue : d’un coup une petite mission parce qu’apparemment il sort de son donjon puis une fois une attaque essuyée on repart aussi vite. On commence à tâter mais ça reste nébuleux.

Parties 3 à 6
L’intérêt grimpe au fur et à mesure, les pièces s’emboitent et à défaut d’avoir des personnages avec de la personnalité, on (je) a le plaisir de voir qu’ils s’inscrivent (même en tant que simples pions) dans un schéma intéressant qui fait sens et prouve que rien n’a été laissé au hasard. Le puzzle qui se construit est plus facile à cerner et on prend plaisir à voir ces petits rebondissements du style « je te dis son nom le plus tard possible pour garder l’effet de surprise ». Du coup les deux premières parties trouvent un intérêt a posteriori.
C’est sans doute l’enchaînement de chapitres le plus stimulant pour moi qui aura influé sur ma note finale.

Partie 7
Si l’auteur avait su donner à son récit ce petit je-ne-sais-quoi qui te fait prendre l’histoire à cœur, la fin aurait été un crève-cœur de déception. Heureusement (enfin on va dire ça) ce n’est pas le cas. La fin n’en est pas vraiment une, ça ressemble + à une amorce de fin qu’a une bien nette où tous les éléments ont fini de trouver leur sens. On n’en pleurera pas mais ça reste regrettable.
Les questions qui se dessinent sur nos lèvres : euh mais alors c’était quoi le but du livre si cette fin est censée être suffisante ? Le frère et la sœur vont devenir quoi au final ? Archange n’est qu’un éternel recommencement alors pourquoi tout ça ? Indaro a un épilogue, bon au moins il est court mais : et alors ?
Le seul moyen de trouver un sens à toutes ces questions c’est en limitant l’histoire à Fell Aron Lee et le serment. Quand il prend fin avec la mort de l’empereur. Ainsi qu’il est dit par un des protagonistes : mission = tuer l’empereur = quand tué this is the end, peu importe l’état où le monde en est après et si les conséquences soulèvent de nouveaux questionnements et donnent une impression d’inutilité pour le bien de la cité. Ça donne l’impression que le tout est soudainement laissé en plan et en même temps on peut le voir comme une issue assez fataliste (réaliste ?) où les choses ne sont pas aussi simples que de tuer une personne à la tête d’un mouvement pour que tout s’aplanisse soudainement.
La chose sans doute la plus regrettable est le manque de discussion avec l’empereur avant sa mort. Une confrontation comme celle avec Marcellus ou Archange donnant son point de vue aurait été intéressant, une nouvelle fois ç’aurait pu être un épouvantail que ça n’aurait pas enlevé grand-chose au tout.
Étant donné le mystère gardé autour des projets d’Archange j’aurais aimé suspecter un deuxième tome pour mieux comprendre mais j’en doute.

En conclusion, le manque d’approfondissement des personnages qui donne une histoire sans intérêt particulier (des pions utiles mais échangeables) et la fin en demi-molle pourront être perçu comme une déception voire une perte de temps vu le pavé ; MAIS, pour ma part, j’en retiens le style fluide qui allie plutôt pas mal l’avancement de l’histoire sans longueurs inutiles et une ébauche de monde et d’idée pas mal.
Ma note reste donc favorable malgré les débuts houleux et le flou général, j’étais ravie de revenir au livre et de voir ce que l’auteur pouvait nous réserver, chaque chapitre ayant son petit avancement jouissif.
Après je suis loin d’être cultivée dans le milieu de la fantasy donc je ne sais pas suffisamment ce qui se fait en la matière pour voir par comparaison ce qu’il vaut pour un fana du genre.