Last Car to Annwn Station par JeanneLaska
Pour moi, ce roman a tout bon : des personnages attachants, une intrigue riche en rebondissements, un univers fantasy bien développé et cohérent. Durant la première moitié du livre en particulier, le suspense monte de façon de façon très bien orchestrée. On alterne entre sentiment de danger et de sécurité, on veut que les héroïnes se mettent à l’abri et on est soulagé qu’elles le fassent… Et quand le danger les trouve malgré tout, eh bien… ce n’est pas par leur faute, mais parce que le danger les cherchait vraiment très fort !
Je trouve intéressant d’ouvrir le challenge Harlequin avec ce titre, car il pose la question des limites de la romance. Ainsi, Last Car to Annwn Station n’est pas de la romance selon moi. Avec son univers bien ficelé et son intrigue fantasy (sauver le monde) proéminente, il m’a souvent rappelé No Proper Lady de Isabel Cooper, classé en romance ; mais justement, l’aspect supposément “romance” m’avait déçu dans No Proper Lady, par ailleurs un bon roman. À force de distiller et de croiser la romance avec tout un tas d’autres choses, on finit par quitter la romance…
Certes, il y a une histoire d’amour dans Last Car, que l’on voit démarrer et évoluer au gré du roman. Il y a des scènes charmantes entre Mae et Jill, consacrées à rien d’autre qu’à leur relation. Ou plutôt, à leur interaction. En effet, dans toute l’histoire, il n’y a pour ainsi dire aucune péripétie qui soit liée directement à leur relation en tant que relation, à la problématique, à l’enjeu d’être en couple (ou de ne pas l’être). C’est cela qui, pour moi, différencie une romance, dont l’intrigue elle-même est l’histoire d’amour, de n’importe quelle autre histoire où figurent deux personnes qui tombent amoureuses et finissent heureuses ensemble.
Cela dit, ça n’enlève rien à l’intérêt du livre ni au mérite de l’auteur, qui a réussi à inclure des lesbiennes convaincantes dans un roman de fantasy fort sympathique. Quand je vous disais que “un Harlequin” ne veut rien dire… C’est exactement comme si vous disiez : “un Hachette”, “un Flammarion”, “un Pocket”, etc.