A croire qu'il ambitionne aussi d'écrire un manuel de survie de l'automobiliste athénien!
Un homme d'affaire richissime se suicide en Grèce à la télévision. Bon, le prologue me plait bien mais si l'inspecteur n'a pas de complaisance vis-à-vis des banques ou des riches, le moins que l'on puisse dire est qu'il manque d'humour!
Pour traiter un tel sujet et rester dans l'esprit des lecteurs un tout petit peu plus que les dix minutes qu'il nous faudra pour nous préparer des pâtes après la fin du livre, il faut adopter un point de vue radical. Des romans policiers, il y en des milliers chaque année. Et des victimes fortunées, il y en a des tonnes.
Alors soit on se lance dans la surenchère cra-cra et horrible à la Nesbo ou Jussi Adler Olsen, soit on tape dans l'humour noir, soit on crée une ambiance unique et régionale à la Izzo ou Camillieri.
Soit on fait un polar sans ambition en mêlant un peu tout cela sans choisir vraiment un bon angle d'attaque. C'est ce que fait Markaris. Son intrigue est pleine de rebondissements, mais ils sont trop mous.
Son ton est parfois caustique à propos de son chef ou des journalistes, mais c'est insuffisant pour nous laisser croire qu'il est vraiment dépressif.
Il caractérise l'esprit grec à plusieurs reprises mais trop souvent se contente de nous rappeler qu'il y a des bouchons - comme toujours - à Athènes. Sans parler du fait qu'il ne nous épargne aucune petite rue empruntée par sa voiture lorsqu'il essaie un raccourci : à croire qu'il ambitionne en même temps d'écrire un manuel de survie pour automobiliste à Athènes.
Bref, plusieurs mois plus tard, je suis bien incapable de me souvenir qui était le tueur, même si j'ai une vague idée de la scène finale... Et c'est le meilleur signe pour moi me rappelant que la lecture de ce policier n'était pas vraiment indispensable...