Kostas Charitos n'en est pas à sa première enquête. Le Che s'est suicidé est déjà la troisième aventure signée Petros Markaris dont il est le personnage principal. Il incarne à merveille le stéréotype de l'enquêteur bougon et râleur : cassé par une carrière dans la police, il est néanmoins soutenu par une famille stable, sans drame. Malgré ce cadre de vie tout à fait banal, il pose sur le monde un regard tantôt cynique, tantôt exaspéré (le trait principal de ce caractère étant qu'il râle beaucoup dans les embouteillages). Blessé par balle lors du précédent tome, Le Che s'est suicidé débute à l'hôpital, où l'on retrouve un Charitos affaibli et totalement soumis aux attentions de son épouse. Son caractère machiste irrite, mais cela fait partie des défauts du personnage qu'on adore détester. Heureusement, ce trait détestable est compensé par l'importance de Koula, sa partenaire, qui mène l'enquête de manière beaucoup plus efficace que lui (et que l'on espère retrouver dans les prochains tomes). Pour en revenir à l'intrigue, disons simplement que le congé du blessé prend fin avec le suicide d'un homme d'affaire célèbre, en plein direct, sur un plateau TV. La résolution de ce mystère suit un long cheminement, et la fin est absolument tirée par les cheveux, malgré cela, je conseille ce polar pour son ambiance et ses clichés sur la Grèce qui vous guériront de n'importe quel coup de blues. Plongez dans la poussière et la sueur, voici les prémices du naufrage grec.
A lire si vous aimez :
- la Grèce
- les sagas policières un peu nulles (nos préférées)
- les enquêteurs de la vieille école