J’ai découvert Ken Follet il y a bientôt dix ans en lisant *Les piliers de Terre*. J’étais immédiatement tombé sous le charme de ce roman immersif et captivant. Le travail de documentation remarquable était au service d’un scénario dense et plein de rebondissements. Le plus naturellement du monde, j’ai poursuivi ma découverte de la fresque de Kingsbridge à travers la lecture de *Un monde sans fin* et *Une colonne de feu*. Par la suite, je me suis plongé dans la trilogie Le Siècle qui faisait vivre les grands événements du vingtième siècle à travers une riche galerie de personnages divers et variés. Enfin, j’ai profité de la bibliothèque paternelle pour bouquiner d’autres ouvrages plus anciens de l’auteur tel que *Le troisième jumeau*. *Le code Rebecca* s’inscrit dans cette dernière catégorie.
*Le code Rebecca* est paru il y a plus de quarante ans maintenant. Sa version chez *Le livre de poche* se compose de presque quatre cents pages. La couverture semble indiquer que l’intrigue se déroulera en Afrique durant la seconde guerre mondiale. Ce cadre historique et géographique m’intrigue. Les premières pages confirment cette impression en inscrivant l’histoire en 1942 en Egypte. Les premières pages nous font suivre les pas d’un curieux personnage au milieu du désert. Ce dernier semble cultiver un culte du secret qui l’amènera à assassiner un soldat britannique au Caire. Cet acte est l’amorce d’une passionnante chasse à l’homme sur fond d’espionnage qui ne connaitra son dénouement que dans les derniers moments du bouquin.
La trame se construit autour de l’affrontement entre deux hommes. Le premier est Alexander Wolff. Cet espion aux croisements des cultures allemande et égyptienne a pour mission d’obtenir des renseignements décisifs permettant à l’armée du Reich de bouter les occupants britanniques hors d’Egypte. Le major anglais William Vandam se met en quête de ce dangereux personnage qui met en danger l’issue de la guerre. Le jeu du chat et de la souris se met en place entre ces deux protagonistes pendant que l’armée de Rommel avance dangereusement. Cet affrontement entre les deux hommes se déroulent dans un Caire occupé qui offre un cadre envoutant à cette histoire prenante.
Le Caire est incontestablement un des personnages principaux de cette histoire. Le travail d’écriture de l’auteur fait transpirer de chaque page une ambiance assez envoutante. Les lieux sont joliment retranscrits. Les rues et les bâtiments subliment cette course poursuite effrénée. J’ai eu le sentiment d’errer dans les artères de la capitale égyptienne, de sentir les moiteurs de la région. Les protagonistes sont nombreux qu’ils soient anglais, égyptiens ou allemands. La diversité de leurs fonctions et de leurs sentiments génère une atmosphère complexe propre aux pays occupés. J’ai vraiment eu le sentiment de naviguer dans un endroit qui pouvait s’embraser à la moindre étincelle. La lecture n’en est que plus intense.
Concernant le scénario, il est dense et joliment construit. Tout part donc de la mort d’un soldat. Au fur et à mesure que l’enquête avance, on découvre que les enjeux prennent une toute autre ampleur. L’importance prise par Wolff ne cesse de grandir à chaque page. Parallèlement le suspense ne cesse de croître. L’urgence s’intensifie. La lecture n’en est que plus passionnante. L’attachement à certains protagonistes est suffisamment fort pour qu’on s’implique pleinement sur le plan émotionnel. Je ne souhaite trop vous en dire mais sachez que la toile narrative subit une évolution riche et imprévisible. Il est difficile, à mes yeux, d’anticiper les événements. N’est-ce pas un gage de qualité dans un roman d’espionnage ?
Pour conclure, je vous conseille la lecture de ce livre. La trame historique, les personnages, le suspense, le dépaysement… Les qualités sont nombreuses et sont des ingrédients solides pour vous offrir un moment agréable et passionnant. N’hésitez pas à vous laisser tenter…