Celui fait plus de 30 ans que Jonathan Coe nous raconte l’Angleterre. On le savait francophile, on le soupçonnait europhile… Ce n’est donc pas une surprise qu’il chronique les années Brexit.


Si vous avez lu « Bienvenue au club » ou « Le cercle fermé », vous serez heureux de retrouver la famille Trotter, auxquels s’ajouteront quelques autres pour compléter une galerie de personnages riche et variée. Chacun évolue, au gré des évènements, tantôt positifs, tantôt négatifs… mais ce sont surtout les interactions entre eux qui sont passionnantes.


Je dois avouer être fasciné, depuis le référendum, par ce pays qui semble foncer droit dans le mur pour un référendum gagné sur de fausses promesses et sur des mensonges avérés. Je suis fasciné mais aussi profondément attristé par le départ des anglais d’un si beau projet, par ce que cela veux dire sur l’incapacité des politiques à le défendre, par ce que cela implique en terme de décalage avec une si grande partie de la société….


C’est cela que nous raconte « Le cœur de l’Angleterre » : les tensions qui montent, les incompréhensions qui s’installent, le politiquement correct qui en irrite certains tandis que le multiculturalisme en effraie tant, le capitalisme triomphant et les inégalités croissantes. Bref, c’est une histoire de la société anglaise qui nous donne de nouvelles perspective pour mieux comprendre le Brexit.


Je vous propose cette citation de Colin Trotter qui me parait parfaitement illustré cette incompréhension qui s’installe :



On ne fabrique plus rien ici. Et si on ne fabrique plus rien, alors on n'a plus rien à vendre. Et comment on va survivre ?
Comment est-ce qu'on peut remplacer une usine par une boutique ? S'il n'y a plus d'usines, comment est-ce que les gens vont gagner de quoi dépenser dans les boutiques ?



Enfin, comme toujours, c’est un plaisir de lire Jonathan Coe : sa plume acerbe, sa profonde humanité, sa curiosité insatiable mais aussi ses inquiétudes touchantes, c'est un de mes écrivains préférés...


Bref, « Le cœur de l’Angleterre » est passionnant, éclairant… et rassurant quelque part.


Allez les anglais, c’était une (mauvaise) blague ? On arrête maintenant ? On vous aime malgré tout…

zemoko
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le 5 oct. 2019

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Arnaud Malon

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