Un Messie qui parle de la religion comme de "la plus vieille imposture de l'histoire de l'humanité", qui fait des miracles à tour de bras, qui couche avec les femmes comme avec les hommes, véhiculant comme seul message l'importance capitale de l'amour inconditionnel, le seul qui puisse sauver l'Homme de la catastrophe qu'il précipite dans sa course au profit et au pouvoir.
Dans ce roman admirablement construit qui balance en permanence entre formidable irrévérence et profession de foi émouvante, j'ai retrouvé toutes mes paroles critiques envers la religion, mais d'autant plus fortes qu'elles sont ici formulées de la bouche même du Fils de Dieu, un fils qui démolit l'image absurde d'une entité supérieure divine que les hommes d'église, toutes religions confondues, ont érigée pour asservir les croyants par la peur, leur parlant de mort alors que seul compte ce qu'on fait de sa vie.
"Il a dit qu'il fallait que nous abandonnions l'idée de la mort. Que la mort était la fin, très simplement et rien de plus. Que quand la mort venait c'était l'obscurité et le silence et la paix, mais rien que nous pouvions expérimenter. Que notre obsession de la mort nous tuait. Que notre obsession de la vie après la mort, qui n'existe pas, détruisait ce que nous possédions, qui était la conscience et tous ses donc, dont le plus beau était l'amour. Il a dit que la vie, pas la mort, était le plus grand mystère que nous devions affronter. (...) Dieu et l'argent n'avaient apporté que la mort et la guerre. L'amour pourrait apporter quelque chose pour lequel il valait la peine de vivre."
En tant qu'athée ultra convaincu, si je croisais Ben Zion, j'entrerais en croyance sur le champ ! A lire !