Le Désert du monde par Hard_Cover
Le Désert du monde est un de ces romans dont on connaît la fin dès la lecture du prologue. De là à dire qu'un tel livre est mauvais, il n'y a qu'un pas que je ne franchirai pas. Du moins pas immédiatement. Connaître ce qu'il y a au bout du chemin n'empêche pas de trouver le cheminement intéressant. Ce n'est toutefois pas le cas avec ce roman de Jean-Pierre Andrevon.
L'auteur met en scène d'abord un homme, rejoint ensuite par une femme, emprisonnés dans un univers virtuel qu'ils vont explorer et dont ils essayeront de s'échapper. Il n'y a là rien d'autre que du très banal, qui aurait pu être magnifié par quelques interrogations diverses et variées sur la nature humaine, le rapport avec notre environnement sensoriel... Que sais-je ? Des trucs philosophiques en gros. Des choses intéressantes, en somme.
Non. Jean-Pierre Andrevon échoue à faire de son récit quelque chose. Écrit en 1977, Le Désert du monde a simplement, je pense, mal vieilli. Thème éculé, traitement du sujet sans réelle profondeur, étouffement du suspense... La malédiction également, peut-être, de l'amateur de science-fiction qui commence à s'y connaître et qui en a déjà vu d'autres (je n'exclue pas qu'un néophyte y trouve son compte). On relèvera seulement un personnage principal sympathique, voire même attachant, et un secondaire au caractère authentique.
Andrevon ne peut pas écrire que du bon et de l'impérissable (Le Travail du furet à l'intérieur du poulailler, Šukran) : il est aussi un auteur de romans de pur divertissement (Un horizon de cendres, Les Enfants de Pisauride, L'Affaire du calmar dans le grenier...) et d'autres plus profonds (Le Monde enfin, Gandahar...). Le Désert du monde est plus ou moins de ces derniers, mais pas de ses meilleurs, donc.