Vous avez dit "invisible" ?
Beau titre, belle couverture, belle préface. Dès lors, comment résister à l'appel de cette musique et plus encore de l'idée de se rapprocher un peu plus du Grand musicien ?
Je n'ai pas résisté une seconde, bien sûr. C'était le premier livre de Philippe Labro que je lisais, c'était donc pour moi une double découverte. Trois nouvelles, trois destinées, trois jubilations en vue, que demander de plus ? Surtout au prix d'un livre de poche !
Hélas, le format "pocket" fut également pour le plaisir : les récits sont aux antipodes du souffle divin que laissait entrevoir l'accroche initiale. Je me suis demandé longuement pourquoi un tel hiatus, pourquoi un tel ennui dans ces récits. Oui, je le reconnais, je me suis ennuyé dans chacune de ces histoires, aucune ne distillant cette curiosité irrépressible qu'on peut avoir en découvrant une histoire de vie, cette impatience à la découvrir, à la comprendre.
En réalité, Philippe Labro a écrit un récit journalistique. On ne peut pas lui reprocher, c'est ce qu'il est fondamentalement, avec souvent beaucoup d'intelligence et de savoir. Mais aucun journaliste ne peut raconter l'être, le cheminement de son âme, la petite musique de son Créateur. Ça, c'est un travail de poète, d'artiste inspiré, peut-être même d'initié. La vie ne se raconte pas par le détail, ou alors on passe à coté de l'essentiel. La vie est saveur, est sens.
Quand on est invité dans un très grand restaurant, on ne va pas s’asseoir dans la cuisine.
Dommage !