L'insulte, non, le juron : oui !

Les rares extraits que j'ai lus de cet ouvrage sont plutôt modernes, surtout vu l'époque où il a été écrit.
Mais, une fois de plus, il ne s'agit que d'un support pour écrire ce qui me tient à cœur.
J'ai quatre filles et je leur ai toujours enseigné que l'insulte envers autrui était un manque d'analyse et un signe de faiblesse.
Au lieu de dire : sale con ! mieux vaut dire, selon les circonstances : si vous êtes pressé au point de me doubler dans la file, vous pouvez concevoir que je le sois aussi, pressée. Ou : une demi-heure de retard, sans prévenir, pour un rendez-vous en pleine ville, cela ressemble à un manque de considération. D'ailleurs, je ne t'ai attendu que pour te dire cela. Tu passeras la soirée sans moi.
Etc.
Donc, l'insulte, comme l'indique Confucius, ne déshonore que celui qui la profère.
En revanche, nous avons besoin de nous défouler, par le langage, quand la matière se rebelle, quand l'inerte complote, quand la chose n'obéit pas.
Et il reste très peu de mots aujourd'hui pour s'exprimer. Récemment, une commentateur sportif s'est vu mis à l'index pour avoir dit ( de mémoire), alors qu'il se croyait hors antenne : "je suis bien content pour ces pédés, au match aller ils avaient montré tellement d'arrogance..." Il a été suspendu.
On ne peut pas dire "pédé". Ok. Alors on ne peut pas dire "putain". Ce serait dégueulasse (ai-je le droit d'employer ce mot ?) de pouvoir dire le second mais pas le premier.
Il va de soi que tous les jurons ayant un rapport avec Dieu sont à proscrire. Et ne croyez pas qu'en vous réfugiant dans d'anciens blasphèmes, vous trouverez votre salut : tous les jurons comportant "bleu" (palsambleu, morbeu, ventrebleu...) insultent Dieu. Donc, pas possible.
Quant à "Jarnicoton", il signifie "je renie Dieu" et est donc l'un des pires jurons que l'on puisse dire.
Oublions "Bordel", qui fait référence au lieu ou officient les prostituées. Abstenons-nous de "con" et de de tous ces dérivés qui évoquent le sexe de la femme.
Que reste-t-il ?
Merde. Chier. Et puis zut, j'en ai marre. À vous de vous démerder...