Mi-romance, mi-fantasy : Amy Raby jongle sur les registres
Le titre de ma critique est tapageur mais je vais m'en justifier.
Le jeu de l'assassin et ses quelques 300 pages est un roman de fantasy qui verse dans la romance.
Ce qu'il faut savoir avant d'entamer sa lecture est que nous sommes dans un genre romance-fantasy, nouvelle mouvance qui surfe sur la vague Kushiel de Jaqueline Carey.
Vitala est un assassin issue d'un groupuscule désireux de rendre sa liberté au peuple riorcan nommé le cercle de l'obsédienne. Pour arriver à ses fin, le cercle a entraîné Vitalia au fil de sa jeunesse afin qu'elle devienne un assassin aguerri pour son ultime mission visant à anéantir la lignée des persécuteurs du peuple riorcan : elle doit assassiner l'empereur Lucien Florian Nigellus.
Joueuse hors-pair de caturanga dont l'empereur est féru; elle accédera, grâce à ce talent, aux hautes sphères du palais de l'empereur. Vitala devra séduire l'empereur pour l'amener à abaisser sa garde. L'impossible se passe à mesure que sa mission progresse, elle sombre sous le charme de Lucien le soit-disant tyran sanguinaire. Les enjeux politiques devront passer outre ses sentiments naissants puisque l'empire Kjallan est à l'aube d'événements sans précédent. Passion, Politique, jeu de Pouvoir : une histoire sous le joug des 3P.
Il y a beaucoup d'éléments de fantasy très bien pensés et prometteurs pour la poursuite de l'histoire.
Pour commencer, le système de magie est original mais mon avide curiosité n'est jamais arrivée à satiété car l'auteur n'a pas su exploiter ce pan de l'histoire. L'auteur traite de la magie d'une manière superficielle, elle ne s'expand pas sur la Faille, sur les détenteurs de ses pouvoirs autres que Vitala et les mages de guerres & cie.
Le jeu de société caturanga, existant réellement, a été adapté au registre fantasy, je regrette de ne découvrir qu'une infime partie du jeu.
L'univers fantasy dépeint par Raby est tout simplement riche et prenant, les descriptions nous satisfont en ce sens puisque l'on imagine merveilleusement le cadre dans lequel évoluent nos personnages; je déplore l'absence de carte au début du livre.
Pour arriver au coeur du sujet, la romance est trop exacerbée. On est dans un jeu de séduction bien que finement dosé, si on excepte les scènes mouvementées sous la tente, entrave par moment certains éléments de l'histoire : on aurait gagné à mieux connaître le système de magie et s'axer sur des personnages de l'histoire autre que Vitala et Lucien.
Dans l'ensemble, j'ai apprécié ma lecture. Amy Raby a un style élégant et qui est loin d'être pauvre comparé à ses homologues dans le registre romance-fantasy. L'auteur s'installe dans l'entre-deux : mi-romance, mi-fantasy; si l'on part du fait que l'un est favorisé par rapport l'autre, l'univers fantasy n'est pas en reste même s'il est sous-exploité.