"Le muzungu mangeur d'hommes", sorti en 2012 aux édition Aden à Bruxelles, est le second livre de Joseph Ndwaniye (le premier étant "La promesse faite à ma soeur" écrit en 2007). Si le premier raconte l'histoire d'un Rwandais expatrié, c'est ici l'inverse. "Le muzungu mangeur d'homme" raconte l'histoire d'un couple qui découvre Kamuvu, une cité rwandaise.
"-As-tu déjà été heureux jusqu'à en avoir peur ?"
Lies van der Heyken et Arno sont deux Hollandais qui débarquent au Rwanda. Lies est médecin et doit temporairement remplacer le médecin principal de l'hôpital de Kamuvu, tandis qu'Arno est un ingénieur en épuration d'eau qui interrompt sa carrière pour accompagner sa femme. Tout deux vont y découvrir la culture rwandaise aux dépends de leur couple. Il s'en suivra une quête initiatique qui mènera Arno aux rives du lac Kivu pour y rencontrer un étrange vieillard.
Ce n'est pas du tout le genre de roman que je lis et le style très sobre de Joseph Ndwaniye ne m'y aide pas. En revanche, tout n'est pas noir dans le tableau. C'est avec un certain plaisir que l'on découvre la culture rwandaise, leurs habitudes, leurs philosophies mais également leur misère. Il est aisé de se mettre dans la peau d'Arno, jeune blanc ignorant tout du Rwanda. Malgré cela, c'est avec ennui que j'ai parcouru les 151 pages de ce livre, pour arriver à une fin que j'estime être décevante, me donnant une désagréable impression d'inachevé. Autre détail irritant à mes yeux, il est fait mention d'un "muzungu", un blanc, mangeur d'homme au début du roman, mais cela ne fait que peu partie de l'intrigue. Cette intrigue même que je résumerais en une banale histoire à l'eau de rose très prévisible, se révélant sans surprises. Difficile également de situer l'époque à laquelle se déroule l'histoire, probablement avant les sinistres évènements de 1994.
Que dire de plus ? Difficile d'inviter à la lecture un livre que l'on à soit même peu aimé...
Cette lecture se prêterait plus à une classe de primaire ou de première secondaire.
Eventuellement pour faire une première approche simple et courte de la culture rwandaise et de ce qu'était ou est la vie dans ce pays.
"Arno ne suit la conversation que d'une oreille. Il s'intéresse aux paysages traversés. Par endroit, la piste est plantée d'eucalyptus et de cyprès de grand taille dont le feuillage touffu cache l'horizon. Certaines zones dégagées offrent un spectacle sur un jardin à perte de vue. Lors d'un ralentissement, au milieu d'une côte, la poussière devance la voiture, réduisant la visibilité à néant."
Neremsa