Le père de la narratrice s’est donné la mort lorsqu’elle avait quinze ans. Des décennies plus tard, le drame, douloureusement enseveli par la famille sous une chape de silence, refait soudain surface, lorsque, devenue marionnettiste et auteur de spectacles reconnus, Lucie se sent obligée de venir en aide à un inconnu qui menace de se suicider. Cette intrusion du passé et d’un homme profondément ébranlé dans le fragile équilibre que s’est construit Lucie, aura des répercussions auxquelles personne ne s’attendait.
Un je ne sais quoi d’originalité agrémente ce récit qui entraîne le lecteur, charmé et curieux, dans l’univers très personnel de Lucie. Les thèmes abordés sont nombreux : entre le poids de la culpabilité suscitée par le suicide d’un proche et le travail de sape du déni et des secrets, la difficulté de se construire dans une relation parentale sclérosante à vie, les réflexions sur la création artistique et la découverte de l’art de la marionnette, l’intérêt rebondit sans jamais fléchir, savamment entretenu par une intrigue riche en surprises. La plume affûtée de Sophie Bassignac a l’art du mot juste et nous dessine des personnages tout en nuances et contrastes, évoqués avec tant de vérité qu’ils en crèvent les pages.
Eclairé par une pointe d’humour décalé et parfois cruel, pimenté d’observations percutantes et rédigé dans un style dynamique, voici un roman très attachant, doté d’une singulière personnalité et d’une vraie authenticité. Une très jolie surprise et un très gros coup de coeur.
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