Ce qui est assurément le plus réussi dans Le retour de Jules, c'est sa couverture. Comment ne pas fondre devant un regard aussi expressif ? Mais comme beaucoup de suites, tout le monde n'est pas Dumas, ce retour canin semble bien superfétatoire alors que nous étions restés sur une relative bonne impression après avoir découvert les aventures de ce labrador altruiste et, accessoirement, celles des humains qu'il assistait. Dans ce nouvel avatar, Jules agit de façon surprenante et agressive au point qu'il est suspecté d'être parti "en vrille." Hum. Sa cavale s'étire sur des pages (le roman est court mais répétitif) tandis que nos amis les humains aux prises avec une consternation bien compréhensible tentent de régler concomitamment des problèmes de coeur dont l'on se fiche un peu. Pas de temps mort heureusement dans ce récit mais une désolante impression d'écriture mécanique dans une écriture qui se relâche pour sonner moderne. Autrefois, Didier van Cauwelaert était un écrivain (Les vacances du fantôme, Poisson d'amour, Un aller simple, etc.) et il a même obtenu le Goncourt, si tant est que cela puisse constituer un gage de qualité. L'élégance de son style et le mélange fragile de gravité et d'humour n'ont pas totalement disparu mais semblent désormais noyés dans des intrigues sirupeuses qui ne témoignent plus que d'une ambition d'immédiateté sans profondeur.

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le 17 juin 2017

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