Le bon génie de la vulgarisation artistique et historique.

Quand m'a t'on offert ce livre ?

Je devais avoir quinze ans, je pense. J'étais un sacré petit con. C'est, peut être, ma marraine qui a dû m'offrir cet énorme pavé, à la fois flatteur par son format et décourageant par sa pagination. Est-ce qu'à l'époque déjà je me piquais d'être "un créateur" ?

Je ne crois pas, je devais vaguement caresser l'espoir d'avoir un truc à dire ou à écrire un jour... Mais de fait, il a fallu des plombes pour que j'assume cette prétention et, du coup, que je m'intéresse d'un peu plus près à ceux qui m'avait précédé.

Pendant quelques années, ce livre fut donc posé dans une étagère où je lui lançais parfois quelques regards culpabilisé de ne pas avoir même été foutu d'ouvrir la première page.

Et puis un jour, je me suis lancé... Je ne devais pas avoir autre chose sous le coude, ou j'ai du me dire que ça allait bien deux secondes de conserver ce parpaing autre chose que pour de la déco prétentieuse.

Et là... Bouya, comme disent les jeunes.

Un torrent de savoir s'est tout d'un coup déversé au fil des pages. Ecrit de façon chronologique, ce livre aborde en effet les grands créateurs, mais en évitant les lieux communs et en commençant loin... Je crois me rappeler que le troisième chapitre (et ce ne sont pas des petits chapitres) est sur Vitruve, l'architecte romain qui, le premier a commencé à codifier un peu les pratiques architecturales.

Viturve... Le mec a vécu en 90 avant notre ère... Et ce n'est que le troisième chapitre du livre.

J'ai enchaîné les chapitres comme si je lisais un manga de baston, tellement l'écriture est fluide et, sous couvert de vulgarisation, on engrange de la connaissance au quintal, en se disant que jamais on ne réussira à retenir tout ça, mais c'est pas grave...

A la sortie du livre, je suis allé voir un peu la bio de l'auteur. Sans surprise, le mec est un énorme cador : Diplômé d'Oxford, puis boursier à Harward puis Yale... Avocat et puis professeur à l'Université de Chicago, il a aussi enseigné à La Sorbonne, à l'Université de Kyoto... et a été docteur Honoris Causa des plus prestigieuses universités.

Une grosse grosse brute, mais, et c'est remarquable, il écrit dans une langue simple et parfaitement accessible, ses essais sont remarquable par leur facilité d'accès. De la vulgarisation pas vulgaire et, surtout, de véritables connaissances historiques, ce qui change des horreurs qu'on peut trouver dans la vulgarisation contemporaine.

C'est simple, quand on lit Boorstin, on a l'impression de regarder un film d'action et quand on finit ses livres, on a l'impression d'avoir été diplômé de hautes études.

Au passage je découvre qu'il a en plus Des Créateurs et des Découvreurs écrit un livre qui s'appelle The Seekers sur les chercheurs. Je ne l'ai jamais vu traduit, s c'est bien le cas, je vais trouver ça en anglais, c'est moi qui vous l'dit !