Un petit, un tout petit livre...
Il y a deux choses qui justifient la lecture des "Évaporés" de Thomas B Reverdy : avant tout la description - encore peu faite, encore peu lue - du désastre incommensurable de Fukushima, des pages impressionnantes, justes, qui élèvent le livre bien au dessus de ce qu'il serait, de ce qu'il est vraiment, une oeuvre moyenne d'un écrivain mineur ; ensuite l'aveu - franc et donc touchant - du désarroi d'un étranger amoureux de la culture japonaise devant sa fondamentale incapacité à la saisir, ou plutôt à l'embrasser. Et ce dernier point touchera, oui, quiconque comme moi s' est également retrouvé pris au piège d'une fascination de plus en plus irrésistible pour la culture de ce pays. Sinon, le reste, tout le reste, c'est de l'anecdotique, pire de la diversion, comme si Reverdy avait besoin de faire de l'humour en se prenant pour Brautigan, de se prendre pour un auteur de polar alors qu'il n'a aucune envie de cela, de se livrer à des astuces littéraires gratuites comme de changer de style à chaque chapitre (c'est voulu, non ? Mais dans le chapitre "érotique", on atteint des sommets de ridicule...), bref de battre la campagne pour ne pas se coltiner franchement avec ce qui serait vraiment important pour lui, pour nous. Et ça, c'est dommage... Au résultat, un petit, un tout petit livre...