Ce roman a fait beaucoup parler de lui à sa sortie puisqu'il a été plébiscité par Obama et Olivia de Lamberterie. Bon eh bien on va dire que nous n'avons pas la même vision de la littérature, car je ressors assez mitigée de cette lecture, qui m'a laissé un goût étrange... Ni thriller ni drame, j'ai d'abord eu du mal à classer ce roman. Il s'agit de la relation fusionnelle et passionnelle de Lancelot, alias Lotto, et Mathilde. Tous deux sont américains, issus de familles dysfonctionnelles et s'intéressent beaucoup à la mythologie, au théâtre, à la littérature. Mouais, pas convaincu par les passages sur l'importance de l'art, l'inspiration... Ils se sont connus jeunes et se sont mariés à 22 ans. La 1re partie relate leurs jeunes années d'artistes maudits dans leur loft à NYC du point de vue de Lotto, et de légers indices nous montrent que Mathilde n'est pas qui elle semble être. On les suit de fête en fête, on assiste aux débuts laborieux de Lotto comme comédien puis sa consécration comme dramaturge, grâce au soutien inconditionnel de sa petite femme qui s'occupe de tout... Il ne se passe rien de notable. La raison d'être de cette partie est de mener à la 2e, qui elle va s'attacher à combler les trous en relatant dans une alternance de chapitre l'enfance de Mathilde et les événements de la partie 1... de son point de vue à elle. Cette partie surpasse en intérêt la 1re... Bon. Les personnages sont assez originaux et intéressants mais pas attachants. Pire, ils sont sordides et fétichistes (un de leurs fantasmes est de se lécher l'intérieur du poignet... Sérieusement ?). Ensuite le style. Les changements de point de vue et les ellipses temporelles, si elles peuvent surprendre ne m'ont pas gênée (sauf les commentaires entre crochets du narrateur, très clairement pro-Lotto). Ensuite il est émaillé de métaphores douteuses, de détails scabreux et saugrenus ("des yeux d'écailles", une mère sirène, une autre poissonnière !), d'expressions éculées ("magnifique", "à couper le souffle") qui se targuent d'être poétiques tout en nous faisant passer cette histoire de sexe et de manipulation pour une histoire d'amour pendant 500 pages ! Et là ça ne passe plus du tout. Surtout que le dernier chapitre est raté selon moi. Il est un désaveu total de la thèse du livre et du personnage de Mathilde. Vraiment dommage car l'histoire est plutôt passable.