Plein d'ombres au tableau malheureusement
Voici le second des trois volumes consacrées aux nouvelles fantastiques "hors-cycles" de Robert Howard.
Mais la formidable édition de Bragelonne est de nouveau gâchée par une disposition hasardeuse. En effet, comme pour les dieux de Baal-Sagoth, l'ordre des nouvelles relève plus de la roulette russe qu'autre chose : héroïc fantasy, abominations lovecraftiennes, weird menace, weird western, ... tout s'entremêle alors qu'on aurait pu essayer de regrouper par thématiques. Par exemple le cairn de Grimmin aurait pu servir de conclusion au crépuscule du dieu gris (du précédent recueil). Cela n'aurait pas dénoté de mettre la vallée du ver avec les guerriers du Valhalla, puisque ces 2 nouvelles font partie d'un même cycle, etc.
Mais il y a quand même un regroupement de nouvelles parmi les plus commerciales, sur des thèmes rebattues comme L'horreur sans nez ou l'ombre de la mort.
Le serpent du rêve : L'histoire du gars qui raconte son rêve et après meurt des conséquences du cauchemar. Récit classique mais bien ficelé : 8/10
La malédiction de la mer : Histoire de vengeance maritime. Trop classique : 6/10
Une légende de Fairing : Un bien beau poème en VO et VF : 9/10
Des profondeurs de l'océan : Une histoire de monstre marin bien troussée mais trop légère : 7/10
Au contact de la mort : Banale histoire de revenant potentiel : 5/10
Le peuple de la côte noire : Pour déteindre au milieu des nouvelles académiques commerciales, un beau pétage de plomb de l'auteur. Cet affrontement entre le héros et un groupe de crabes géants n'en est que plus dépaysant. A la limite, on peut voir ça comme une satire de l'affrontement civilisation/barbares avec un habile changement de place : 8/10
L'horreur sans nez : Une très banale histoire de vengeance de momie bien prévisible et absurde. L'auteur est le premier à ne pas y croire : 3/10
L'ombre de la mort : un récit tristement banal de vision de sa propre mort: 3/10
Le dernier chant de Casonetto : Un peu mieux écrit que les 2 précédents mais d'une banalité tout aussi (un mort qui se venge grâce à un enregistrement sonore) : 4/10
La pierre noire : Pour changer l'un des meilleurs pastiches de Lovecraft, ou l'auteur y insère son propre livre maudit, et son propre auteur fou : 9/10
La chose sur le toit : Pastiche de Lovecraft plaisant : 8/10
Les sabots de la créature : Histoire satanique tendant vers Lovecraft rempli de maladresses. Sympathique mais un peu affligeant : 5/10
Ne me creusez pas de tombe : Banale histoire de mort d'un être abominable : 5/10
Celui qui hantait la bague : Banal : 5/10
Le peuple des souterrains : Une banale histoire de vengeance entre frères qui dégénère dans un remake de La peur qui rôde de Lovecraft : 8/10
Le Cairn de Grimmin : Une habile conclusion moderne au crépuscule du loup gris : 8/10
La vallée du ver : Un monument de l'héroïc fantasy : 9/10
L'horreur dans le tertre : Une modernisation du mythe du vampire dans une région dépaysante : 8/10
Pour l'amour de Barbara Allen : Sympathique : 7/10
Le coeur du vieux Garfield : Sympathique mais anecdotique nouvelle de weird western : 6/10
Kelly l'ensorceleur : Personnage impressionnant mais il ne se passe pas grand chose : 7/10
Les ombres de Canaan : Passionnante histoire d'un homme qui perd son contrôle face à une magicienne noire : 9/10
Les pigeons de l'enfer : Brillant pastiche de Lovecraft dans le vieux sud : 9/10
Appendices : 8/10