La Petite Robe Noire

Sydney, 1959. Les petites robes noires, ce sont l'uniforme que doivent porter les employées d'un grand magasin de vêtements de luxe à Sydney (Goode's), dont on suivra la vie quotidienne à l'approche des fêtes, alors que toute la ville est en effervescence... Dans ce premier roman en apparence léger, bien écrit, aux accents pré-féministes, l'autrice centre son propos sur Lisa, la nouvelle intérimaire du rayon Haute-Couture. Elle est jeune et maigre, mal fagotée et attend avec anxiété les résultats de son certificat d'études, qui lui permettra peut-être d'aller à l'université. Puis Magda, une immigrée slovène mariée à un Hongrois, qui la prendra sous son aile et lui apprendra la vie... Enfin nous avons Patty, malheureuse en ménage et dont le mari a disparu depuis plusieurs jours, et enfin Fay, la célibataire dévergondée du groupe, qui cherche le Prince Charmant. Entre soirées de fin d'année, week-ends à la plage et pique-niques pendant les soldes, toutes ces petites abeilles essaient de se dépatouiller du rôle d'épouse qu'on leur a imposé, tentant de s'émanciper et de réaliser leurs rêves aux côtés d'un homme, à la force de leurs bras ou de leur cerveau, certaines se tirant dans les pattes quand d'autres s'entraident. Je l'ai lu d'une traite, sans pouvoir le lâcher, la traduction est remarquable, les dialogues sonnent juste, les personnages sont attachants sans être clichés. C'est un joli instantané de la vie à Sydney dans les années 50, où les femmes de la bonne société suivent avec frénésie les tendances de la mode dictées par Londres ou Paris, où l'on se définit comme Européen ou Australien, où le choix d'une robe peut décider de votre destin... Ne vous fiez pas à la couverture, frivole, le propos est bien plus subtil, et le ton humoristique !