Les Religions de la préhistoire, forcément, un titre pareil, ça intrigue. Globalement, c'était un sujet auquel je n'avais jamais réfléchi et je ne dois pas être le seul, ce titre pourrait donc bien susciter l'enthousiasme d'autres que moi... Malheureusement, c'est une curiosité largement déçue. Ce qui est très honnête, c'est que l'auteur ne manque pas d'annoncer tout de suite la couleur : on s'engage dans "la brume la plus épaisse." On sait donc dès le début qu'on ne trouvera pas réponse à tous nos questionnements tout simplement du fait que les témoignages qui nous demeurent de cette période ne permettent pas d'en tirer des conclusions. À ce stade là je ne m'attendais donc pas à un ouvrage hyper-rigoureux mais à un livre qui émettrait surtout des hypothèses sur ce qu'il pourrait en être des religions de la préhistoire. Ce qui corroborait également mon hypothèse c'est le fait que le terme même de religion est utilisé de façon assez générique, s'apparentant à toute forme de vie spirituelle. En somme, j'étais dans un état d'esprit assez peu méticuleux, ne cherchant pas à enculer les mouches. On en arrive donc au développement du livre basé sur des travaux archéologiques et malencontreusement c'est là où ça a coincé. En réalité, l'aspect religieux est quasiment occulté du livre puisqu'on a des pages et des pages de statistiques assommantes sur des objets retrouvés dans différents endroits du vieux continent. Ensuite presque la moitié du livre est de l'histoire de l'art qui n'est pas fondamentalement inintéressante mais qui n'est pas ce pourquoi j'ai acheté le livre. On a donc une précision extrême et longuement développée sur les ossements retrouvés, les pratiques mortuaires ou encore l'art préhistorique, qui sont suivies de quelques lignes pour expliquer qu'on ne peut en aucun cas affirmer que ces objets se rapportent absolument à une vie métaphysique et qu'on reste au fond dans le flou le plus total. Typiquement, l'auteur nous explique pendant un bon moment ce qu'il en est des concentrations d'os, mettant en évidence une récurrence des mandibules, pour nous expliquer à la fin que ces statistiques sont sensiblement les mêmes pour les animaux et donc qu'à moins d'admettre que ces mêmes bestioles vouaient un culte pour les mandibules de leurs ancêtres, cette récurrence n'est en aucun cas imputable à une quelconque pratique mortuaire mais plutôt à une résistance particulière des mandibules à la dissolution. J'ai donc trouvé un livre à l'écriture universitaire et peu limpide qui ne m'a pas appris ce que j'étais venu chercher mais pour cela l'auteur s'en excuse et comme on dit, "faute avouée à moitié pardonnée", ce livre mérite donc une moitié de note.