Hyper-Rigolo ! Hyper-Sympa ! Hyper-Instructif !

Dans sa préface, Huber Reeves nous prévient que le fait que Florence Porcel ne soit pas titulaire d’un diplôme en astronomie est un atout (elle est auteure, comédienne, scénariste et animatrice), et qu’elle sait en jouer très habilement. Très favorablement impressionné, il estime que le résultat vaut le détour… et le laisse admiratif !

Elle est marrante la gamine, elle vous explique des trucs incompréhensibles de manière rigolote, on ne comprend toujours pas, parce qu’on est bouché, mais au moins, c’est drôle. Un exemple ? Tiens, au chapitre “La fabrique de l’Univers”, au détour d’un chemin, c’est le moment de fabriquer des quarks… et des antiquarks : « Pour chaque milliard d’antiquarks, un milliard et… un quarks sont créés ! Donc quand vous agitez le vide quantique pour former la matière de l’Univers, n’oubliez pas le petit quark en plus tous les milliards – sinon on est cuit. Mais ne faites pas non plus d’excès de zèle : pas deux ou trois en plus, hein. Sinon on est cuit aussi, d’une autre manière. Juste un quark tous les milliards. C’est de la haute précision. » Et c’est ainsi que d’ère en ère, au sein d’« une mixture joyeusement bouillante » que l’Univers se construit.

Bien heureux celui qui persiste à croire que l’Univers dans lequel nous vivons est l’œuvre d’un barbu qui joue à cache-cache dans les nuages : Que la lumière soit ! Et Hop, la lumière fut. Que la Terre soit ! Et Hop, la Terre fut. Qu’Adam soit ! Et Hop, Adam fut. Et tout ça en trente-cinq heures, avec les RTT… Elle a beau faire, la mignonne, c’est quand même vachement plus compliqué !... Entre quarks et antiquarks (déjà vus), photons, hadrons et autres leptons, on se retrouve tout couillon… Heureusement, il y a Nathalie. Sans le savoir, elle prend notre défense, Nathalie, car elle est modeste et humble, Nathalie, elle comprend qu’on ne comprenne pas :
- « Impossible de se résoudre à accepter que 70 % de notre Univers soit sous la forme d’une composante dont on ne comprend pas même la nature. Alors comme beaucoup de chercheurs, je retourne à l’ouvrage et j’essaie de faire parler les données. Je tente d’en extraire un résultat plus complet, qui expliquerait l’incompréhensible. »
- Merci de nous encourager, Nathalie, tout en avouant que tu n’y comprends pas grand-chose, toi non plus. Au fait qui es-tu, exactement ?
- Moi ? Nathalie Palanque-Delabrouille. Directrice de recherche en cosmologie au CEA-Saclay à l’Institut de Recherche sur les lois Fondamentales de l’Univers (IRFU).
- Ah, oui, Heu… bon, d’accord !...

Bon. Allez ! Ce n’est pas le moment de broyer du noir car « Dans le grand jeu de cache-cache cosmique, il y a deux camps : ceux qui se cachent (l’énergie noire et la matière noire) et ceux qui sont eux-mêmes des cachettes. Oui, je veux bien entendu parler des trous noirs. Et non, l’énergie et la matière noires ne se cachent pas dans les trous noirs… » Je vous l’avais bien dit qu’elle était rigolote, la petite ! Mais trêve de plaisanterie, je vous laisse découvrir la visite commentée d’un trou noir… Un morceau d’anthologie ! Hollywood devrait s’en inspirer pour son prochain épisode de Star Wars !

Et pour ne pas gâcher l’ambiance, si on parlait un peu de l’antimatière ? : « L’antimatière fait fantasmer les amateurs de science-fiction depuis longtemps. Son mystère, cependant, ne réside pas dans son existence, mais dans son absence… » car, comme on ne cesse de le répéter de chapitre en chapitre : « Si aucune particule ne sort du vide quantique sans son antiparticule, comment expliquer que le contenu de l’Univers ne soit constitué que de particules ? » Comment expliquer que NOUS, composés de matière, existions ? Et bien imaginez-vous que ça fait des décennies que des physiciens essaient d’établir des modèles standards de la physique des particules pour expliquer cette anomalie ! Vous ne vous doutiez-pas être source d’insomnies ? Écoutez Nathalie : « Le modèle standard de la physique des particules me fascine depuis mes années de master. C’est une construction humaine incroyable de précision, d’élégance et de cohérence […] je ressens comme une immense fierté d’appartenir à une espèce capable d’une telle construction mathématique, décrivant si bien la physique […] Le modèle standard, il m’épate ET il m’agace ! » Elle touche à tout, Nathalie ! Non, celle-ci c’est Nathalie Besson, Chercheuse en physique des particules à l’Institut de Recherche sur les lois Fondamentales de l’Univers du CEA/DRF.

Et Trappist-1, ça vous dit quelque chose ? Non, ce n’est pas le nom du Père Abbé d’une congrégation religieuse. Ce n’est pas non plus le nom d’un nouveau parfum d’inspiration démoniaque ou gothique. C’est le patronyme d’une naine rouge située à 39 années-lumière, entourée de sept exoplanètes dont la taille serait comparable à celle de la Terre ou de Mars. Trois d’entre elles pourraient vraisemblablement accueillir des océans d’eau liquide à leur surface… Excellente nouvelle ! Mais ne nous emballons pas. Cela ne signifie pas que la vie s’y soit développée ou qu’elle puisse s’y développer, de là à ce que ce soit une vie intelligente… les scientifiques seraient déjà au septième ciel (évidement) par la découverte de fossiles de bactéries planqués sur des planètes lointaines…

Cramponnez-vous, notre chère Florence va vous expliquer comment, en voyageant dans l’espace, très vite, vous risquez d’être plus jeune que vos enfants… au retour ! Et bien d’autres bizarreries et questions non résolues : Quelles formes pour l’Univers ? Fini ou infini ? Multivers on univers parallèles ?...

« Il n’y a finalement qu’une morale à cette folle histoire : le monde est incroyablement plus complexe que ce que nos sens peuvent en saisir. Et c’est bouleversant. Sans doute autant que de savoir que grâce à nos méninges et aux mathématiques, nous puissions en comprendre une partie. »