On ne va pas se mentir ; Fanny Taillandier est une baleine.
Bien mignonne à en juger par la quatrième de couverture.

Une baleine pilote de planeur. Qui affectionne particulièrement les rase-mottes en milieu urbain et les dragages des rues animées. Paradoxalement, personne ne l'a encore jamais vue, déployant au ralenti ses immenses fanons autour de silhouettes anonymes, léchant leurs aspérités comme le ferait un rouleau microfibres de carwash sur une carrosserie lambda.

A filtrer l'air du temps, à ventouser frénétiquement chacun des soupirs humains, Fanny se fait porte-étendard des made in 80's. Aux côtés d'Orelsan, dans un registre différent, elle parvient avec Les confessions du monstre à figer sur papier les turpitudes et les questionnements de ceux nés cette décennie.

Après tout, son histoire n'est qu'un prétexte à striptease mental.
Peu importe l'histoire donc, puisque les éclats de plume sont disséminés tout au long du roman.
La prison, la banlieue, les quartiers pavillonnaires, les classes moyennes, l'idée du bonheur...
Autant de thématiques où les punchlines s'enchaînent avec audace.

Krishnamurti ouvrait Zeitgeist sur ces paroles,"Ce n'est pas un gage de bonne santé mentale que d'être adapté à une société profondément malade".
Le héros de l'histoire aurait pu faire sienne cette sentence.
maolic
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le 24 déc. 2013

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