« ... Ces conquêtes véritables qui ne sont pas véritables, comme n'importe quelles conquêtes... », Nicolas Marchal.

Nicolas Marchal, auteur belge, nous offre ce livre étonnant au style particulier, oral qui, s'il nous surprend au début, nous entraîne vite dans l'histoire.
Ecrivain hanté par le spectre de son beau-père, l'héro se retrouve à travailler dans la bibliothèque du père de sa femme, un homme passionné, et un peu obsédé il faut bien l'avouer, par Napoléon et ses batailles. Sans le savoir il influencera son gendre qui souhaite plus que tout écrire un livre sans pour autant avoir réussi jusqu'à présent. Mais grâce à l'ambiance si particulière qu'il l'entoure, les mots viendront doucement d'eux-mêmes nous racontant son histoire, celle de son beau-père et de Napoléon, d'un soldat et d'une guerre .... Morceau de vie et d'histoire, ce livre enrichi nos connaissances tout en nous divertissant et nous amusant.

« Vouloir parler de lui convenablement. Enfin, raconter une histoire valable. Parce que bon, comme personnage, il est bien ficelé, je n'aurais qu'à le décrire bien précisément, faire attention aux détails qui posent un homme, pas grand-chose à inventer, du boulot tout cuit si l'on s'y prend bien et qu'on a la plume facile. Je veux dire, en notant scrupuleusement mes souvenirs de lui, en collationnant tout ce que j'ai sous la main de documentation (...) je devrais arriver à un résultat. »

« Vous me direz comment ça se fait alors qu'ils en ont tant gagné des guerres tous ces clowns ? C'est simple, c'est parce que l'armée ennemie était déguisée presque pareil, avec juste quelques variantes chromatiques de façon à ce qu'on se goure pas des gentils et des méchants. »

Ce choix d'écriture, cru et sans fioritures, peut nous choqué et nous empêché de finir ce livre. Les sujets sont exprimés tels quels dans toutes leur beauté mais aussi toutes leurs horreurs. Mais si on réussit à passer outre ce blocage, à se laisser envahir par l'âme du livre, alors c'est comme si un conteur d'un tant ancien (et pourtant proche) venait nous murmurer l'histoire au creux de l'oreille. On ne fait plus que lire les lignes, on vit le récit : tantôt écrivain un peu perdu, tantôt soldats ou encore vieil homme malade mais pourtant si déterminé et si passionné.

Grand gagnant du prix Première de 2009, Les conquêtes véritables de Nicolas Marchal est parues aux éditions Namuroise (Namur, 2008) et comporte cent quarante-trois pages d'un récit entraînant bien de chez nous comme seul un belge pouvait le faire.
MeganD
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le 22 avr. 2012

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