Les romans historiques peuvent faire découvrir des personnages méconnus, en l'occurrence des femmes dans l'ombre de grands hommes. Ainsi, j'ai lu l'excellent "Hamnet" de Maggie O'Farrell évoquant l'épouse de William Shakespeare, et puis avec la lecture "Les mots entre mes mains" de Guinevere Glasfur, j'ai découvert Helena Jans, une jeune hollandaise ayant eu une relation avec René Descartes et même une fille Francine, décédée en bas âge.
Les personnages ont réellement existé, la romancière fait revivre leur (probable) romance.
Le roman suit les pas du philosophe lors de ses séjours au Pays-Bas et, notamment, pendant la publication du "Discours de la méthode". Mais, c'est, avant tout, un roman centré sur les confessions d'Helena Jans. Au coeur du XVIIe siècle et dans le contexte d'une condition féminine difficile et précaire, Helena Jans, d'origine modeste et sans ressources, semble vouée à la servitude. Cependant, elle sait lire et écrire, dessine admirablement et est avide d'apprendre. C'est une jeune femme solaire, intelligente et forte, face à un intellectuel de grande renommée, mais dont l'écrivaine va dresser un portait loin de la vision que l'on peut en avoir !
Au final, ce premier roman, narré d'une plume sensible et poétique, est, à la fois un très intéressant récit historique et celui d'une surprenante et belle rencontre, invitant, en complément, à parcourir les sources et la bibliographie -très sérieuse -de l'écrivaine, citées en fin d'ouvrage.