J'avais beaucoup apprécié la lecture d'un roman de Jean-François Coatmeur ("La fille de Baal"), et cet auteur breton étant assez rare dans les médiathèques et les bouquineries, j'étais tout heureux d'avoir pu dénicher ces "Noces macabres", d'autant qu'il s'agit de son ultime publication, peu de temps avant son décès en 2017.
Hélas, le livre est une déception. Avec une pointe de méchanceté, on pourrait souligner que seul un nonagénaire pouvait proposer un tel thriller en 2016, avec une intrigue à ce point téléphonée, des personnages à la psychologie sommaire, des dialogues qui sonnent souvent faux, et très peu de rebondissements...
De plus, à l'époque des pavés littéraires, "Les noces macabres" atteignent péniblement 200 pages, écrites en gros caractères et divisées en chapitres très brefs. Pas un défaut en soi évidemment, mais à mettre en lien avec les griefs évoqués ci-dessus.
Ce qui sauve heureusement le roman, plutôt agréable à lire, c'est la langue châtiée de Coatmeur, volontiers surannée, son vocabulaire riche au service de descriptions détaillées avec gourmandise (en matière d'architecture, de matières, de couleurs, de nourriture...). Il y a de la vie dans cette histoire, aussi prévisible soit-elle.
Pas déplaisantes donc, mais parfaitement insignifiantes, ces "Noces macabres" ne rendent pas honneur à la longue carrière de Jean-François Coatmeur. On peut imaginer que la fatigue et la maladie ont pu constituer un frein au cours de la rédaction de cet ultime ouvrage, et pour m'en assurer j'essaierai la prochaine fois de me procurer un livre plus ancien de cet écrivain sympathique.