Dernièrement, j'ai fini un autre Dan Fante, Limousines blanches et blondes platines. Très étrange cette structure narrative (en n'étant pas particulièrement compétent non plus) où au final les chapitres relèvent de l'anecdotique, avec une illustration de la notion de conflit de soi à la vie ou de soi à l'addiction à l'alcool qui fait peser un risque de dérapage sur sa carrière professionnelle. En perspective, comme souvent dans le réalisme sale, la clochardisation. Pourtant, il n'y a pas de désir proprement dit du personnage, qui essaie tant bien que mal de tenir à flot, sans aller au-delà. C'est déjà assez compliqué ! Un exercice d'équilibriste entre le désir de fuir, notamment ses émotions, par l'alcool et le désir de maintenir un semblant de vie normale. Jamais davantage. Et ça marche, on finit par éprouver de la tendresse, on a peur pour lui et on rit de ses nombreuses audaces, comme les lettres hilarantes qu'il écrit à des PDG lorsqu'il est mécontent d'un produit ou d'un service. Il est sans illusion sur le fait que ce courrier soit lu par son destinataire, mais il y met tellement de coeur que ça devient cathartique !
Des écrivains comme ça sont vitales pour que la littérature ne deviennent pas le pré carré d'une classe sociale.
J'ai beaucoup rigolé.