Une pépite !
Voilà. Je finis l'année 2015 "Lecture" en beauté ! Et ça fait rudement plaisir...
Je suis soufflée par le fait que ce soit un premier roman, une telle qualité dans un premier écrit, ça ne se rencontre pas à tous les coins de pages !
Dans le style, hormis quelques tics de langages (ah, les "linéaments", qu'est-ce qu'on en voit passer dans ce livre, lol !), c'est juste parfait. D'une poésie parfois pure, qui m'a rappelé Barjavel, en mieux, même. C'est très rare les auteurs à la plume aussi ciselée, surtout en SF. D'où la comparaison avec de la fantasy, mais pourtant, ce n'en est pas !
C'est la première fois que je lis un space-opera "contemplatif", et qu'un univers aussi fouillé soit condensé en un seul tome sans qu'on s'y perde, c'est juste hallucinant. Une pure merveille de précision, sur les intrigues, pourtant complexes, des religieux, des régents (chefs politiques), des stratégies de chaque planète, et de chaque "consortium" de planètes...
Il demande cependant un fond de culture générale, je pense, sur les religions et leurs pratiques, sur les prédécesseurs écrivains de Loïc Henry, de Sun Tzu à F. Herbert en passant, justement, par Barjavel, pour toucher du doigt la profondeur et la complexité de ce premier roman, et l'apprécier à sa juste mesure, j'en reste subjuguée, j'avoue.
A dire vrai, il m'a fait penser au superbe roman "L'echo du grand chant" de Gemmell, plus qu'à tout autre référence citée ailleurs. Pour moi, ce roman est du domaine de la naissance d'un mythe, sans que nulle part l'auteur n'affiche la moindre prétention, il est d'ailleurs, je l'ai rencontré à Gradignan en 2014 au salon "lire en poche", d'une humilité confondante.
Loïc Henry pourrait écrire une douzaine d'autres romans dans son univers sans se répéter, j'en suis sûre, tant il est riche et diversifié.
Les personnages sont superbes, bien brossés, très attachants, ici le manichéisme est absent, même si Asbjorn fait son "Napoléon" spatial. La science demeure discrète, il n'y a pas d'explications assommantes (à part dans les appendices et ça me va très bien). L'humain est au centre du roman, et c'est juste fascinant de découvrir la vision qu'en a l'auteur.
Bref, je finis l'année sur un coup de cœur absolu. Paf.