Je rejoins avec enthousiasme un avis général très positif sur ce roman de Benoît Philippon, écrivain que je découvre pour l'occasion. Auteur de roman noir selon Wikipedia, auteur de roman truculent selon Sorel, il a clairement le don pour écrire avec beaucoup d'esprit un récit au ton décalé qui sonne plus vrai que nature. De quoi ravir le lecteur.
L'histoire de Berthe, 102 ans au compteur et fanatique de la gâchette, est clairement réjouissante. D'emblée, l'empathie pour elle est totale et a contrario proche de zéro pour ses victimes dont on a plaisir à voir le caquet rabattu en passant de vie à trépas. Même s'il est écrit sur le ton de l'humour par un homme, Mamie Luger m'est apparu comme un roman féministe.
Le petit défaut du scénario est peut-être l'accumulation tout au long de la longue vie de Berthe de situations qui se ressemblent. Le point d'orgue est à mon avis le tête à tête de cette mamie sans petits-enfants face à Mouss, le jeune de banlieue à qui elle donne une leçon de respect. Malgré ce qu'elle lui dit, on a envie de dire comme Mouss : respect Mamie Luger !