« C'est là un de ces jeux où tout le monde ne peut que perdre »

C'est un roman de la vie ratée. « Maria, fille de Flandre » fait se rencontrer plusieurs personnages, tous écartelés entre la vie qu'ils ont et celle qu'ils auraient pu avoir. Est-ce que les occasions manquées peuvent être rattrapées ?

Le récit commence dans la grande veine humaniste et sociale, à Arras rongée par la misère. Un marchand fuit les huissiers, et abandonne ses enfants dans la boue. En écho, l'histoire se termine à Bruges, citadelle chrétienne coiffée par ses églises, où s'expriment l'histoire et la grandeur du peuple flamand. Perdus dans le vingtième siècle, les personnages essaient d'agir comme l'auraient fait leurs glorieux aïeux.

Maxence Van der Meersch réunit ici ses trois grands thèmes : la Flandre, les petites gens, et la foi. Dans cette histoire triste au début, amère au milieu, et sévère à la fin, les personnages tentent de vivre à contre-courant. L'extrême dureté de la morale chrétienne avec laquelle Maxence Van der Meersch transperce ses créatures, laisse songeur.