Monsieur Faustini est un « voyageur du minuscule ». Tous les matins il quitte son appartement, où il vit seul avec son chat, et entreprend une nouvelle micro-aventure. Atterrira-t-il dans un salon de coiffure, un vernissage d’art contemporain, ou finira-t-il par aller flâner, comme c’est le plus souvent le cas, au bord du lac de Constance où il croisera toutes sortes de personnages aussi lunaires que lui ? Nul ne peut le dire. Mais voilà que ce grand aventurier qu’est Monsieur Faustini va devoir se lancer dans une épopée effrayante et encore jamais vue : pour l’anniversaire de sa sœur, il va bien être obligé de se rendre chez elle, dans le Tessin, à plus de dix heures de route…
Monsieur Faustini évoque un personnage d’Italo Calvino ou de Jacques Tati : légèrement inadapté, il ordonne son univers minuscule et désuet avec un soin maniaque, qui confine à la poésie. Sa légère excentricité cache, bien sûr, un abîme de solitude que Wolfgang Hermann a la délicatesse de ne pas souligner trop lourdement, et l’autorise à porter sur le monde un regard dont l’ingénuité agit comme un révélateur de petits travers de la modernité. A l’arrivée, le petit périple plein d’ironie douce qu’est Monsieur Faustini part en voyage est certes parfaitement dispensable, mais n’en est pas moins une charmante promenade.