Emmanuel Legeard, le génie buissonnier

Emmanuel Legeard, c'est celui dont Antoine Blondin disait qu'il avait "beaucoup de talent, jailli du sol", Jean Raspail, "un sacré tempérament d'écrivain", Michel Butor qu'il "l'éclairait sur lui-même" et Paul Ricoeur que ses concepts philosophiques étaient "très féconds"...

Mais c'est aussi celui dont les meilleurs entraîneurs de force, de niveau international et olympique, ont dit qu'il avait révolutionné l'entraînement par ses méthodes radicalement originales.

Ainsi, Jean-Pierre Egger, directeur de la Haute-Ecole de Macolin, lui-même ancien athlète olympique, devenu universitaire et le très fameux entraîneur de quelques-uns des plus grands lanceurs de l'histoire (Valérie Adams, Werner Günthör) a officiellement déclaré que "le seul véritable changement apporté à sa stratégie méthodologique du développement de la force maximale", c'était les méthodes d'Emmanuel Legeard.

On pourrait parler de l'admiration que lui vouent manifestement des figures emblématiques de la culture physique et des sports de force, comme Marc Vouillot qui parle de la "puissance intellectuelle qui caractérise" Emmanuel Legeard, ou Jean Texier qui évoque "son intelligence exceptionnelle".

Aucun étonnement, donc, à constater que ce livre - obtenu d'occasion - est une réussite assez stupéfiante, autant sur le fond que dans la forme... et quasiment un OVNI insolite posé sans bruit dans le Landerneau "culturistique" qui, sans doute, n'a pas le niveau pour en apprécier la valeur.

Sans se renier, Emmanuel Legeard semble avoir, depuis, emprunté des voies bien différentes, et on ne saurait l'en blâmer... même si l'on regrette ses articles de journaliste sportif qui dévoilaient son appartenance à la race des Blondins, point qui n'avait pas échappé à l'auteur du Singe en hiver et sur lequel il s'était prononcé au cours d'une interview.

Mais c'était un autre temps. Imagine-t-on encore un Blondin à L'Equipe?