Comme toujours ou presque dans la collection Signets, ce livre propose une anthologie précieuse et très complète de textes latins et grecs concernant la nuit, qu’il s’agisse de mythologie, d’astronomie, d’astrologie, de rêves, de nuits torrides, de pratiques magiques pendant les nuits de pleine lune, ou de l’obscurité propice à tous les crimes, sans oublier la contemplation émerveillée du ciel étoilé.
L’on retrouve donc des textes bien connus, mais aussi beaucoup de textes qu’on ne lirait sans doute pas autrement. J’ai ainsi découvert une très belle page de la Johannide de Corippe (un auteur assez peu lu de nos jours, me semble-t-il…), qui décrit comment, vues de loin, les lumières d’un camp de soldats se confondent avec les feux célestes. Cependant, l’introduction de Virginie Leroux avant chaque chapitre thématique se résume le plus souvent à une synthèse des textes à venir, sans apporter grand chose. Qui plus est, dans le chapitre consacré à l’astronomie et aux explications des scientifiques antiques des phénomènes nocturnes, j’ai pu regretter qu’un texte de l’Almageste de Ptolémée soit présentée dans une traduction qui semble très ancienne, au point d’être parfois peu intelligible : curieusement, c’est la seule traduction que j’ai trouvée dont l’auteur n’est pas mentionné dans l’index. Mais surtout, cette section commence par une confusion assez importante, puisque, s’appuyant sur des textes d’Aristote et de Pline, Virginie Leroux affirme que l’obscurité, selon ces auteurs, provient de l’interposition de la Lune devant le Soleil. Mais il est clair, quand on remet ces textes dans leur contexte, que ces auteurs décrivent des éclipses ! Comme c’est un des premiers textes de l’anthologie, je n’ai pu lire le reste du livre qu’avec une certaine méfiance… Cela dit, je n’ai relevé ensuite qu’une seule faute de traduction (dans un texte de Claudien), et cette anthologie dans les bras de Morphée m’a dans l’ensemble beaucoup plu.