Par le vent pleuré
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Une nouvelle fois, c’est grâce à Léa TouchBook que ce livre a trouvé sa place dans ma bibliothèque, car elle en a fait une chronique élogieuse qui m’avait donné envie de découvrir à mon tour Par le vent pleuré. Et comme j’ai bien fait !
De sa très belle plume, Ron Rash nous fait naviguer entre deux époques, à savoir la fin des années soixante et nos jours, entre l’adolescence de ses deux héros et un âge plus mûr, afin de comprendre ce qui s’est vraiment passé au bord de cette rivière où ils ont fait la rencontre de Ligeia. Eugène, narrateur de cette histoire, était alors un lycéen, pendant que son aîné faisait des études de médecine, pas réellement par choix, mais pour correspondre aux projets de son grand-père, lui-même médecin, qui avait décidé que Bill serait un grand chirurgien. Leur père étant décédé, Bill endosse le rôle de grand frère protecteur, même s’il va parfois céder à quelques égarements. Eugène, quant à lui, va tomber sous le charme de celle qu’il surnomme sa sirène, et braver bon nombre d’interdits pour lui faire plaisir, quitte à prendre le risque de s’attirer les foudres de son aïeul autoritaire en subtilisant des stupéfiants dans la pharmacie personnelle de ce dernier afin de répondre aux besoins d’évasion de Ligeia. Aujourd’hui âgé de la cinquantaine, alcoolique, divorcé et n’ayant plus de contacts avec sa fille unique, il va voir ses démons du passé resurgir.
Outre des protagonistes très travaillés, il faut souligner le ton de l’auteur que je qualifierais de juste. Il n’en fait ni trop ni trop peu, et cette histoire est narrée avec une telle vraisemblance que l’on y croit. On s’attache à ces personnages écorchés vifs, qui sont finalement devenus ce que la vie a fait d’eux. La relation entre les deux frères semble parfois conflictuelle, mais on se rend compte que Bill n’a jamais cessé de le protéger. Ces deux hommes d’âge mûr sont presque à l’opposé l’un de l’autre. Cependant, on s’aperçoit que cela n’a pas toujours été le cas, et l’on comprend au fur et à mesure que l’on tourne les pages ce qui est à l’origine de cette césure.
Dans Par le vent pleuré, Ron Rash crée aussi une ambiance, nous faisons remonter le temps dans une petite ville dont les adolescents rêvent de mener des vies quelque peu en marge de la société, avec les Beatles en fond sonore et Tom Wolfe sur les étagères. Un certain suspense est également présent de la première à la dernière page, car l’auteur dissémine les informations, et il faudra attendre la fin de l’ouvrage pour qu’Eugène sache réellement ce qui est arrivé à Ligeia, et que nous, lecteurs, découvrions ce qu’il va faire de cette information.
J’ai donc passé un merveilleux moment avec ce livre, qui m’a totalement embarquée. La plume de cet écrivain m’a immédiatement séduite, et j’ai adoré cette plongée dans les Appalaches au cœur des années soixante.
Ma chronique sur le blog : http://meslivresetcie.fr/index.php/2017/11/28/par-le-vent-pleure-ron-rash/
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Créée
le 28 nov. 2017
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