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A presque 70 ans, et plus de vingt ans après sa dernière investigation (1989), le journaliste allemand Günter Wallraff reprend en 2008 les masques et les travestissements qui ont fait sa célébrité, pour aller à la rencontre des plus démunis aux quatre coins de l’Allemagne : tour à tour immigré somalien presque lynché par des néonazis, SDF laissé pour compte par -15° le soir de Noël, pantin d’un call center à la recherche de retraités à escroquer, ou encore ouvrier sous-payé au royaume du hard-discount.

Un récit violent, hallucinant, mené à la manière de Günter Wallraff : sans prétendre à la moindre neutralité, et en revendiquant plutôt un engagement marqué, le journaliste dénonce noir sur blanc. D’où un livre incroyablement brutal, dans lequel les noms des coupables sont très rarement remplacés par des pseudonymes : on peut être surpris par les attaques frontales contre ceux qui ont voulu le faire taire (notamment le juge Manfred Engelschall), mais c’est le style de Günter Wallraff, entier et viscéral.

A côté de ces quatre expériences en immersion, le journaliste dénonce également quatre autres scandales, après que de nombreux allemands victimes d'injustice l'ont sollicité. C’est sûrement la grande nouveauté du Günter Wallraff des années 2000 : le journaliste moustachu est devenu l’aide en dernier ressort de tous les laissés pour compte de l’Allemagne. C’est époustouflant de constater à quel point l’action de Günter Wallraff est presque devenue un service public outre-Rhin, à mi-chemin entre l'aide sociale et le super-héros : immensément connu en Allemagne, le journaliste a été plusieurs fois démasqué au cours de ces enquêtes récentes, mais à chaque fois les citoyens lui ont lancé un clin d’œil complice.

Au terme des huit investigations présentées ici, le bilan est amer pour celui qui a lutté contre l’injustice et le racisme pendant quarante ans à travers toute l’Europe. Un constat inquiétant, presque désespéré ; mais à 72 ans, Günter Wallraff ne semble toujours pas prêt à raccrocher les gants.
Wakapou
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le 28 déc. 2013

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