Debout juste avant l'aube. Le rêve interrompu était séduisant & frustrant. Autant boucler quelques tâches ménagères plus tôt. Fume une cigarette. Un tour aux toilettes. Fume une cigarette (est-ce la deuxième ?) Faire la vaisselle du dîner d'hier soir. Le couteau coréeen acheté par mon mari au téléachat. Le couteau coréen, tellement aiguisé.
Elle retourne simplement à leur chambre, son mari dort toujours. Et elle le poignarde 8 fois à travers la couverture.
Les premiers chapîtres du roman sont la peinture brillante du flou des matins tôt, les angoisses & les pensées je-vais-mal de ces matins tôt, laissant éclater la liste des choses à faire et le malaise. Les pages laisse la lumière grise de l'aube atteindre l'oeil du lecteur et son esprit, à l'aide du flot de conscience de cette assasine en devenir. Puis le reste du roman étend avec habilité ce flot pour devenir “12 heures dans la vie d'une femme (ayant tué son mari)”. Traversée de la ville de Montevideo, les images, les petites désirs impulsifs qu'il faut satisfaire, les vieux souvenirs, tous entrent en jeu et construisent le portrait d'une âme moderne déboussolée, qui avait fui du quartier populaire & radin de sa famille, qui avait cherché le bien-être & une sensualité agréable, qui avait rêvé de voyage & d'exploration - et s'était finalement retrouvée à vivre son mari & son fils. Portrait frappant, lecture frappante.