Eté 2010: au festival de musique classique de La Roque d'Anthéron, une jeune pianiste chinoise fait montre d'une virtuosité qui souffle l'auditoire. Deux critiques musicaux donnent chacun leur interprétation, totalement divergente, de l'événement: pour l'un, le plus grand génie pianistique des trente dernières années vient de se révéler; pour l'autre, c'est un numéro d'esbroufe sans aucune profondeur. Les deux hommes confrontent leurs points de vue par blogs interposés, puis par des courriels qui deviennent de plus en plus agressifs, car les deux hommes se connaissent et sont liés par une vieille rivalité.
La pianiste porte un nom fictif--Mei Jin--mais tout lecteur un tant soit peu au courant du monde de la musique classique aura immédiatement reconnu Yuja Wang. A travers la controverse qu'elle engendre par son talent même, elle fait naître sous la plume d'Etienne Barilier un questionnement de fond sur l'universalité de l'art et les a-priori culturels.