Le récit d'Aurélie Jeannin permet de rectifier certaines idées, et la plus importante selon moi est que parfois, on a tendance à oublier que les auteur.e.s ne sont pas toujours au service des lecteur.ice.s.
Et Aurélie Jeannin l'a très bien compris parce qu'elle aussi à appris à lire des romans qu'elle n'aimait pas.
Sur le papier, j'étais convaincu, un huis-clos mère-fille dans une cabane en pleine forêt, l'Hiver comme chef d'orechestre, la Nature ; dominante cruelle, belle, insondable. Banco pour Lou Knox en somme.
Sauf que je suis tombé sur un amas de "moi", de "je", d'introspections qui forcent le.la lecteur.ice à ne ressentir aucune empathie pour ce duo mère-fille unie par la douleur du deuil d'avoir perdu des fils, un frère, d'abandon en somme.
Je n'ai pas envie d'être sévère avec ce premier roman, l'écriture est fluide, intelligente, pertinente, j'adore la plupart des lectures qui ont inspirées l'auteure au moment de l'écriture mais cette tendance à prendre la place sur la Nature, se situer sur le devant de la scène, cette soif de domination incontrôlable et maladroite, ça ne prend pas avec moi.
Voilà, de quoi sortir de sa zone de confort, j'ai tendance à être client d'habitude mais pas cette fois, et ce n'est pourtant pas mauvais.
À vous d'voir !