Perry Bunt, un scénariste d'Hollywood raté devenu prof d'écriture de scénario apprend un jour que les humains ne sont pas seuls dans l'univers et sont, pour couronner le tout, les "héros" d'une télé-réalité galactique où leurs défauts et leur bêtise constituent un divertissement infiniment drôle pour le reste de l'univers. Sauf que malheureusement pour la Terre les audiences sont en baisse et que les producteurs ne sachant plus que faire décident de provoquer le chaos sur la planète pour faire remonter la courbe. Il incombe donc à ce loser de Perry Bunt de sauver la Terre !
Vous l'aurez compris ce roman se fout de notre gueule et y arrive parfaitement puisque l'auteur a décidé de tacler... qui ? Tout le monde en fait, les humains et leur bêtise, les humains et leur violence, les humains et leur animalité, les humains et leurs religions, Hollywood, la télé-réalité, les acteurs, les producteurs... Avant d'ouvrir le livre on sait déjà que l'humanité va en prendre pour son grade en ce qui concerne ses agissements à l'échelle de la planète puisque ça fait marrer la galaxie de les voir s’entre-trucider, détruire la nature ou faire caca (oui oui). Mais là où Jay Martel va plus loin c'est qu'il nous projette aussi du point de vue des producteurs et téléspectateurs, qui ne sont pas des petits hommes verts (comme aurait put l'indiquer mon titre tout à fait désopilant "rires de l'assemblée") mais bien des humains plus avancés... tellement avancés que l'ennui les pousse à ce moquer des inférieurs (nous) jusqu'à leur faire oublier qu'ils appartiennent à la même espèce, avec simplement d'autres défauts et d'autres contradictions.
L'auteur érige donc avec humour une critique à deux vitesses :
1/Les terricules (noms des terriens dans le livre) sont vraiment des débiles
2/Oh tiens ! ceux qui les regardent sont encore pire
Ça vous fait penser à quelque chose ? Si je vous parle des Kardashian, des Anges, des Ch'tis, de Nabilla, de Secret Story... Non mais Allô quoi ?! Et selon ce modèle quoi de tel qu'un anti-héros devenu star pour attirer l'audience ! Au final les mésaventures de Perry Bunt nous amusent tout autant qu'elles amusent les méchants extraterrestres, on rit de lui alors qu'il essaie de faire ce que nous devrions tous faire : essayer de changer le monde en bien pour éviter sa destruction (pardonnez ma naïveté). Et malheureusement pour ce pauvre Perry Bunt, plus il essaie plus il s'en prend plein la tronche. Vous l'imaginez bien, les terricules tout débile qu'ils sont lui en font baver chaque fois qu'il essaie de les entraîner à sa suite pour sauver sa chère planète Terre. Des agressions aux incompréhensions, en passant par des retournements de situation originaux et des rencontres improbables (Elvis, Dieu et Satan pour ne pas les citer) Perry est chahuté, torturé, moqué, admiré mais malgré cela il trouve toujours une solution... qui l’entraîne immanquablement vers une autre catastrophe...
Sans pour autant tomber dans le piège d'une simple succession de blagues et de situations malheureuses qui deviendraient épuisante Prime Time sait innover, changer de chemin et se renouveler, ainsi Jay Martel ne grille pas toutes ses cartouches d'un coup mais distille des informations et de nouveaux éléments tous plus barrés et loufoques tout au long de l'intrigue.
Bref ce livre divertissant, sympathique et bourré de références se laisse lire très facilement et sans prise de tête. Souvent drôle voire très drôle grâce à certaines situations où se retrouve le personnage principal et à des idées déjantées sur les origines de la Terre et des humains, on passe un bon moment et je le conseille vivement, aux amateurs de SF et à tous les autres (si vous avez de l'humour ça va vous plaire !)
Je n'ai pas voulu donner d'exemples ou d'anecdotes tirées du livre pour ne pas les gâcher ou spoiler mais je tiens quand même à citer une des phrases prononcée par Perry Bunt et qui débouche sur ce qui est à mes yeux une situation comique magistrale tellement j'ai ris (je crois que le passage d'un livre ne m'a jamais fait autant rire d'ailleurs). Les adeptes de Monpote et ceux qui l'ont lu me comprendront certainement, pour les autres lisez le et vous verrez où je veux en venir !
Le cupcake ne sera pour personne