Avant de donner mon avis sur ce livre, je vais vous présenter rapidement l’auteure: Claudia Moatti est une historienne de l’antiquité. Élève de l’illustre Claude Nicolet, elle est ensuite docteure en histoire et enseignante à l’Université de Paris 8. Elle est également membre de l'Académie française de Rome…Bref, un parcours
des plus prestigieux. Ses recherches sur la Rome antique l'ont amenée à se questionner sur la nature de la res publica, la fameuse république romaine.
Claudia Moatti se donne comme objectif de faire une histoire de la res publica en s’attardant davantage sur le terme chose que publique. Cette approche est assez novatrice. Ce que nous dit l’auteure, c’est qu’il faut rompre l’idée que res publica, lorsque traduit par république, est similaire à nos modèles contemporains. Nous sommes loin d’une démocratie. Ici, il s’agit d’une chose, une idée abstraite qui évolue au cours du temps. Au départ, il s’agissait des choses publiques, des affaires communes des citoyens, notamment politiques. Progressivement, il s’agira de l’ensemble de l’empire romain et par extension son gouvernement.
Je n’entre pas dans les détails. Je ne ressens pas le besoin de vous les présenter, d’autant que les propos de l’auteure sont vite techniques et compliqués à suivre. J’ai eu moi-même du mal à les suivre parfois. J’ai eu également le sentiment que l’auteure se répétait dans ses propos. Cependant, et je pense que c’est la force du livre pour moi qui ne suis pas antiquiste de formation, le livre nous invite à une réflexion y compris sur nos sociétés contemporaines : sommes-nous réellement héritiers des Romains ?
Les questions et réponses apportées par l’auteure dans son livre sont nuancées et entre dans un débat historiographique actuel. Il s’agit d’un bon livre qui sera grandement apprécié par les spécialistes et amateurs de la période romaine. Pour les autres, passez peut-être votre chemin, d’autant qu’il ne s’agit pas d’un livre très facile à lire.