Vous savez, il y a des fois des films qui vous manquent au point que cela ait un impact sur votre propre vie.
Le premier Rocky, c'est clairement mon film de chevet, c'est le film que je regarde encore et encore, jusqu'à le connaître par cœur. Pourquoi ? Pour son histoire ? Pour son atmosphère unique ? Pour l'attachement envers les personnages ? Un peu de tout sûrement. Je ne reviendrai pas en détail sur l'histoire bien connue mettant en scène un boxeur de seconde zone qui va tenir 15 rounds face au champion du monde des poids lourds Apollo Creed. Cette histoire est d'ailleurs fortement inspirée de celle de Chuck Wepner qui a combattu le 24 mars 1975 Mohamed-Ali et qui a été battu par KO technique au 15ème round, ce qui reste également un exploit en termes de résistance. Ce que je souhaite vous exposer ici, c'est à quel point ce film est important pour moi.
Ce film m'a marqué et je ne cesserai jamais de le revoir avec toujours autant de plaisir. Il représente, pour moi, une source de motivation de par son histoire : un tocard qui parvient enfin dans la vie à atteindre quelque chose de grandiose. Pour la première fois dans sa vie, Rocky va avoir un sentiment de réussite. Il déclare que c’est son seul souhait, tenir la distance, c’est-à-dire tenir l’ensemble du combat et ainsi avoir un sentiment de satisfaction. Néanmoins, Rocky a conscience que ce sera difficile. La scène de doute et de remise en question juste avant le combat reste d’ailleurs très forte et doit être directement mise en parallèle avec la fin du round 14 et la fin du combat. Qui n'a jamais douté avant un événement important ? Mais, la détermination couplée à une préparation implacable sont plus forts que tout.
Depuis l'âge de 12 ans, ce film m'accompagne dans mes moments où j'ai un coup de mou et il me remotive sans cesse. Il y a des scènes qui sont des leçons de vie. Par exemple, celle quand Rocky se dispute avec son entraîneur Mickey au moment où il reçoit l’information que le staff de Creed veut le contacter, est forte. Rocky lui demande pourquoi il râle sans cesse dessus, ou lui cherche des noises. C’est alors le moment pour Mickey de crever l’abcès. Il lui dit : « je te fais la gueule parce que t'avais l'étoffe pour devenir un grand boxeur et au lieu d'en vouloir, t'as voulu faire les basses besognes pour un usurier minable, une petite sangsue ». Ce à quoi Rocky répond : « je gagne ma vie » et la Mickey lui dit : « non tu la gâches ta vie »... Moment de silence dans la salle... Laissant ainsi le spectateur face à un moment de réflexion associée à celle de Rocky. Le film tend à plusieurs reprises sur des moments de réflexion sur le sens de la vie et à la recherche du bonheur (je citerai par exemple la scène du bar où le serveur dit clairement à Rocky qu’il n’a pas l'air heureux avec sa vie). Par ailleurs, il n'y a rien de pire dans la vie que de gâcher du talent, et cela, Mickey l'avait bien compris. Car oui, Rocky avait du potentiel et oui il bossait pour un vieil usurier italien. Un escroc, un petit mafieux. En outre, il était totalement démotivé à cause des coups que lui ont portés la vie (ça se voit lors du combat en introduction du film). Il va finalement se sortir de cette situation inconfortable dans une ville de Philadelphie alors en pleine crise économique et sociale, trouver l'amour et avoir un entraîneur en or qui sera presque comme un père pour lui. En définitive, tout vient à point et il ne faut pas baisser les bras !
Que dire de la musique de Bill Conti, dont l'ost fait partie de ma collection physique idéale ? Juste grandiose ! Sans sa musique, le film n'aurait sûrement pas eu autant d’impact et d'importance (Philadelphie au petit matin, le round 14 avec le fameux going the distance et le plus iconique des thèmes, car il est directement associé à la saga, Gonna Fly Now).
Je pourrais encore en dire plus sur ce chef-d'œuvre tant il est riche. Mais, je terminerai simplement par des remerciements : merci monsieur Stallone et merci Rocky. Vous avez marqué ma vie à jamais.