Il s'agit pour moi d'une découverte de l'oeuvre de Laurent Mauvigner, n'ayant lu aucun des romans du Tourangeau, principalement car je n'en ai jamais entendu parler. Le retour à Berratham est une oeuvre un peu spéciale puisqu'il s'agit d'une pièce de théâtre, mais peu parlée, crée à Avignon dans le cadre du festival éponyme pour un ballet en 2015, mis en scène par Angelin Preljocaj. Cette création a d'ailleurs fait l'objet de sifflets lors de ses premières représentations avignonnaises.
L'histoire, basique mais tragique, raconte, dans un pays quelconque ravagé par la guerre et non nommé à dessein (même si j'y retrouve l'horreur des conflits de l'est comme avait pu le décrire et le dessiner Joe Sacco), le retour d'un homme dans sa ville, Berratham, pour y retrouver Katja, son premier amour. L'issue tragique se dessine dès les premières lignes par la parole de la mère, pour donner lieu à une description clinique des différents abus et de la lâcheté des comportements humains en temps de guerre. On y retrouve quelques belles lignes, se rapprochant des thèmes du Grand peur de Brecht mais malheureusement sans jamais réussir à s'y rapprocher vraiment, malgré la fluidité de la langue et le choix d'une narration hachée et sans acte.