Publié sur L'Homme qui lit :
"Roland est mort… et c’est super tragique !" , me dédicace comme un pied de nez Nicolas Robin, lorsque timidement je me présente à lui au Printemps du Livre de Montaigu. C’est que je fais parti des rares heureux ayant lu ses deux premiers romans publiés chez Textes Gais, dont Super Tragique, que j’avais déjà trouvé super marrant.
Roland est mort, et voilà que la vie de son voisin de palier va être chamboulée. Grand ado sans âge, au chômage, largué par sa dernière copine, il se passionne pour la solitude et le visionnage de pornographie, que le destin semble vouloir l’empêcher de regarder à sa guise. Tandis que la voisine du dessous ne se remet pas de l’évènement, notre narrateur est bien emmerdé : il ne connaissait pas son voisin, un vieux machin vivant aussi seul que lui, ne lui connaît aucune famille, et sait juste qu’il n’a pas entendu chanter Mireille Mathieu depuis une semaine, date manifeste de son décès.
Bref, Roland est mort et il s’en fout. Oui mais… car il faut toujours un mais, voilà que le chef des pompiers, en évacuant le corps, lui remet Mireille, le chien de Roland, un inutile caniche. Il va un peu tout essayer pour se débarrasser de cet encombrant colocataire, qu’il n’a finalement pas le courage de laisser dans un chenil de la SPA, et dont sa mère ne veut pas entendre parler. Tant pis, il devra garder Mireille.
Oui mais… bref, vous connaissez l’histoire ! Un employé des pompes funèbres du rapporte l’urne contenant les cendres de Roland, son voisin sans aucun héritier, qui a demandé à ce qu’il soit le récipiendaire de cet objet pour le moins original. Comme pour le chien, rien n’y fait, pas moyen de se débarrasser de Roland comme ça. Et si la solution, pour notre grand ado, c’était finalement d’accepter son destin et de laisser la vie le prendre en main ?
Nicolas Robin signe avec ce premier roman de « littérature générale » une petite gourmandise, un roman dévoré en à peine deux heures, qui amuse et laisse un sourire moqueur au coin des lèvres : c’est sadique mais tant pis, on aime les mauvais tours que cet emmerdeur de voisin nous a joué avant de mourir !