Rouge. Elle est l’enfant maudite, celle qu’il ne faut pas approcher, celle dont un unique touché pourrait vous enlaidir. Rouge, car portant une marque sur le visage. Rouge pour la honte. Rouge pour la colère qui gangrène lentement ses tripes. Rouge la paria. Elle est le mouton noir, la gamine recluse, celle à qui il ne faut pas adresser la parole. Rouge. C’est l’incarnation des maux du village, le réceptacle et l’aimant des malheurs.
On suit les pérégrinations de Rouge. Adolescente envoyée dans la forêt suite à l’apparition du premier sang, condamnée à suivre les loups envoyés par Grand-Mère. C’est un roman qui reprend les schémas du conte, les grandes figures présentes dans la Chaperon Rouge. Le chasseur est présent. Chasseur qui ne rutile pas de bonté. La grand-mère apparaît, semble s’être mêlée à la terrifiante Baba Yaga d’autres récits populaires. On avance, on tremble.
Je proteste trop souvent contre les plumes des romans estampillés YA (young adult). Trop simplistes, sans recherche de vocabulaire, allant à l’essentiel sans s’attarder sur de longues descriptions. Une recherche d’actions mettant de côté tout le descriptif. Merci Pascaline Nolot pour vos mots, votre plume qui façonne un récit macabre mais fracturé d’élans poétiques.
Un roman pour retrouver l’essence des contes.
Adieu l’édulcoration Disney.