Je ne sais pas si cette série Apocalypse va comporter d’autres livres, mais en tout cas, j’aime beaucoup ce diptyque publié aux éditions Fleuve. Après Noir, dont vous trouverez mon avis ici, nous voilà avec Rouge, un très bon polar, thriller-écologique. Les deux opus peuvent se lire de manière totalement indépendante, même si certains personnages sont récurrents.
Rouge comme les brasiers, Rouge comme le feu ou ces mégas feux, annonciateurs de sécheresse et particulièrement de canicules dues aux dérèglements climatiques.
Si dans Noir, c’est la région parisienne qui est la cible d’une attaque organisée avec l’explosion simultanée des dix-huit transformateurs qui l’alimente en électricité, dans Rouge, on se retrouve dans les Bouches-du-Rhône, notamment Marseille et sa région, avec des incendies qui ravagent la végétation lors de l’un d’eux une trentaine de pompiers trouvent la mort. C’est le début d’une nouvelle enquête de la cellule Nouvelles Menaces, dirigée par Hugo Kezer sur ordre du ministère de l’Intérieur, car ces feux se révèlent être des attaques pyromanes aux procédés diaboliques.
L’intrigue nous plonge directement dans l’action, dès les premières pages, on se retrouve piégé dans le brasier, on vit les tentatives des pompiers, leurs interrogations, leurs peurs et leurs morts également. Et je dois dire que ça fait froid dans le dos. J’ai trouvé l’intrigue un cran au-dessus que celle de Noir, mais en même temps, c’est un peu normal, puisque Noir pose les bases de ces enquêtes particulières. L’auteur maîtrise parfaitement la narration sans répit et c’est assez visuel au point que toutes les sensations d’étouffement, de chaleur soient ressenties.
Même si la trame de l’intrigue, assez classique, emprunte au polar toutes les ficelles, l’auteur use d’une thématique très actuelle et très intéressante, qui amène le lecteur vers une nouvelle réflexion sur la responsabilité de l’Homme sur son environnement ainsi que sur le dérèglement climatique.
Les personnages sont bien construits, très intéressants, avec des failles tout aussi humaines que celles qu’une personne réelle peut avoir, ce qui fait qu’on peut facilement s’identifier à eux, enfin à certains pour ma part… Car tous ne sont pas si « gentils » que ça…
C’est bien ficelé, c’est astucieux, bien écrit ! L’auteur surfe sur nos interrogations et nos angoisses toutes légitimes quant au dérèglement climatique et l’avenir que cela nous réserve… Je serais très heureuse de lire les prochains de l’auteur, surtout s’ils sont de cette qualité.
https://julitlesmots.com/2021/04/22/rouge-de-koz/