Pour un premier roman, quel coup de maître !
Ce court récit de fantasy est en effet le premier roman de Jean-Laurent Del Socorro. L'histoire se déroule à Marseille, à la fin des guerres de religion, alors qu'Henry IV a envoyé l'armée royale mettre fin à l'autoproclamée "République marseillaise" afin de réunifier définitivement le royaume de France sous sa bannière.
La cité est donc plongée dans une ambiance délétère, dans l'attente d'un siège difficile.
Et vous me direz : "Où est la fantasy là-dedans ?", et vous auriez raison n'étaient les artbonniers, des sortes de mages-religieux qui, en manipulant des pierres de pouvoirs peuvent à loisir soigner ou brûler leurs contemporains.
La narration est quant à elle à plusieurs voix, différents personnages prenant la parole tour à tour pour exposer leurs points de vue sur les événements en cours ou sur leurs propres vies. Car en effet, plus que les soubresauts de la République marseillaise sont ici accessoires. C'est bien du destin de ces différents narrateurs dont il est question.
Chacun d'entre eux porte sa part de doute, de fantômes, de remords et leur destins personnels semblent, à l'image de leur ville d'accueil, devoir se résoudre dans les délais les plus brefs.
L'écriture de Del Socorro est très prenante, et il arrive à donner du corps à ses personnages de papier, la touche de fantasy, très légère, s'inscrit subtilement à la trame des évènements historiques servant de toile de fonds.
L'ouvrage se conclut par une fort jolie nouvelle, en forme de dernier chapitre, qui redonne un éclairage nouveau à certains ds personnages du roman. Une bien belle réussite.