Vous savez c'qu'est bandant quand vous tombez sur un bouquin qui vous fait prendre un putain d'pied ? J'veux dire, en plus de la branlette intellectuelle ? c'est c'qui gravite autour, les références culturelles citées qui attisent votre curiosité, la musique, les fringues, la sociologie, la psychologie comportementale, la géographie d'un pays, les films.
Skagboys, c'est d'abord ça.
Ensuite, c'est juste un gros plaisir de retrouver toute la bande de Rent Boy. De nouveau complète, puisque le récit se situe bien avant Trainspotting, aux lueurs des premières prises d'héroïne de cette bande de fêlés, sous le règne de Miss Maggie et de la crise économique et sociale dans laquelle elle a foutu l'Angleterre, Écosse comprise, au milieu des années 80.
900 pages d'adrénaline, de réflexions philosophiques, de portraits dignes d'un grand Ken Loach. Le récit vous plonge dans un décor qui pue la pisse de pub et la bière rance, la coke mal coupée , les narines qui piquent. Je vous déconseille ce roman si vous êtes en pleine rehab tellement les passages sur les prises d'héro vous font de l’œil.
N'ayant fait que voir le film et non lire le roman Trainspotting, je pensais vraiment que Rent Boy et sa bande (Spud, Sick Boy, Begbie et Tommy) étaient des joyeux lurons prêts à foutre le bordel, insolents, et qu'ils transpiraient ce côté efficace de la drogue qu'on montre rarement. Dans Skagboys, cette sensation est toujours là. Mais pas que.
Et c'est ici que ça devient intéressant. Parce que la construction des personnages, savoir comment ils en sont arrivés au point où ils sont dans Trainspotting, en fait c'est loin d'être rose. Vous vous souvenez de la scène du bébé ? Préparez vous à lire pire.
Le bouquin étant massif, je vous garantie que vous allez transpirez comme un junkie en manque à chaque fois que vous devrez refermer le livre, préparez vous à annuler des soirées avec vos potes, à rater l'épisode de la série que vous regardez toutes les semaines, à acheter votre billet pour Glasgow, Londres, et tous ces putains de paysages dignes de la working class british des 80's.
C'est dingue cette impression de lire un roman et d'avoir une nouvelle peau nan ? Si ça vous branche plongez vous dans ce chef d’œuvre.
Juste pour pas passer pour un total lèche cul, le seul bémol que je mettrai c'est ce coté "j'écris en 2015 sur un sujet des années 80". Un peu comme quand aujourd'hui on tourne un film d'époque avec nos effets spéciaux actuels.
Mais juré, le travail de traduction est énorme, un grand bravo d'ailleurs à Diniz Galhos pour avoir su respecter la langue de Welsh et de ses intonations.
C'est barry pour moi les gars ! (comprend qui
veut, mais surtout les futurs lecteurs)