Je suivrais Mika Biermann n’importe où. Dans ses westerns quantiques (Booming), dans ses péplums étrusques (Roi.), dans ses huis-clos gores (Sangs), dans ses portraits d’artistes (Trois jours dans la vie de Paul Cézanne et Trois nuits dans la vie de Berthe Morisot)… Je le suivrais partout, les yeux fermés, et c’est tant mieux car sans ça je ne sais pas si j’aurais trouvé mon chemin dans Téké, drôle de livre composé de 130 récits hétéroclites surplombés par la figure d’une « entité cosmique » pas forcément très facile à cerner.
J’exagèrerais, d’ailleurs, si je prétendais avoir tout saisi une fois parvenu à la fin : Mika Biermann nous récompense certes avec une fantaisie cosmique assez réjouissante, qui recolle une bonne partie du puzzle, mais de nombreuses questions restent en suspens. Reste le plaisir assez irrégulier que procurent certaines de ces microfictions, dont les plus réussies évoquent un Fabcaro sous influence post-exotique, qui nous parlent de contacts avec les extra-terrestres, de folie et de ce que l’humain a de grotesque.