Lorsque j'ai commencé ce livre, il me paraissait bien. J'avais été appâtée par quelques petites citations des premiers chapitres comme "On ne devrait se dire que des choses personnelles. Le reste n'est pas très intéressant. Vous ne trouvez pas ? " Cela pourrait presque faire écho au début du roman, très personnel pour un livre fantastique destiné aux adolescents.
Il est clair que l'auteur - un homme d'un certain âge à ce que j'en sais - n'est pas la personne la plus à même de se mettre dans la peau d'une adolescente de 17 ans. Cela créé un décalage qui rend parfois le personnage d'Anna moins crédible, mais c'est justement ce décalage un peu bizarre avec un personnage qui a toujours des réflexions intéressantes et originales sur le monde qui permet une narration intéressante et singulière.
Les dialogues sont l'un des plus grands points forts du roman, l'autre étant le postulat d'un monde totalement aseptisé dont les habitants ne peuvent pas respirer, rire ou pleurer entre autres choses. Certains des personnages secondaires sont également très soignés, à l'image de la réceptionniste de l'hôtel fascinée par la respiration qu'on rencontre avec Anne. Le principal problème du livre selon moi est qu'il se perd en route.
(à la mort du vieil écrivain plus précisément.)
On a le sentiment que l'auteur cherche à boucler l'intrigue principale (la seule !) à toute vitesse avec une intrigue convenue, sans péripéties qui fassent sens. Parfois, le déroulement de l'histoire fini par "aplatir" la personnalité d'Anne qui se met à ressembler à toutes les héroïnes des bouquins du même genre. Les personnages secondaires étaient assez intéressants pour mettre en place une pléthore d'intrigues secondaires beaucoup plus exaltantes. L'autre monde aurait pu être présenté beaucoup plus en profondeur.
Malgré tout, je ne regrette pas ma lecture, Terrienne à la qualité de ses défauts en posant pleins de questions sans apporter de réponses et permet ainsi de rêvasser de longues heures une fois le livre refermé !